Comme annoncé à la quatrième de couverture, ce livre est à la fois une étude sociologique sur le monde pugilistique américain et un récit autobiographique. Etant déjà un amateur du travail de Loïc Wacquant, notamment pour son essai "Les Prisons de la Misère" et étant personnellement plus réceptif aux ouvrages d'analyses théoriques qu'aux autres, j'ai d'abord été agréablement surpris par ce "carnet ethnographique". L'analyse sociologique, appuyée par des exemples réels extrêmement concrets, est d'emblée très intéressante.
Ma joie se ternit légèrement lorsque ce foisonnant éloge de ce que l'on pourrait appeler la sublimation par le sport se transforma purement et simplement en transcription manuscrite de moments vécues par l'auteur au club ou durant des matchs.
J'ai senti entre ces deux facettes du livre (qui malgré tout se complètent et s'illustrent mutuellement) un radical manque d'équilibre dans la structure. Opinion toute personnelle.
Je conseille néanmoins l'ouvrage à toute personne s'intéressant à la boxe, car il reste extrêmement riche en réflexions. Que cela soit sur le rôle social de la boxe dans un ghetto américain aussi bien que sur la façon dont la boxe est incorporée par le corps et l'esprit du boxeur pour finalement finir par faire partie de lui.