Je ne retiendrai pas grand chose de cette correspondance assez consensuelle, entre deux sommités de la littérature japonaise : à l'inverse de leur art, ces lettres échangent des banalités, excuses, remerciements... dans une formalité toute nippone, et sans apporter de matière supplémentaire sur la personne de Kawabata comme celle de Mishima. C'est en tout cas l'occasion de constater que la vie d'un prix Nobel et d'un génie des lettres n'est pas fort différente du tout venant : soucis de santé, "le temps est trop chaud ou trop froid", quelques voyages à droite à gauche, et beaucoup de travail à rendre en temps et en heure... Pas bien passionnant, finalement ! Unique qualité de cette correspondance : la tendresse qui se dégage de ces échanges cordiaux mais plein d'une adoration partagée, du plus jeune à l'aîné, puis de deux grands hommes de la littérature japonaise... à égalité à mesure que les années passent.