Publié sur L'Homme qui lit :
L’Amérique et le monde entier sont sous le choc depuis que le Dolby Theatre à Los Angeles fut soufflé par une explosion en pleine cérémonie des Oscars. A l’intérieur, l’élite du cinéma international, autant d’acteurs que de réalisateurs, de producteurs, de membres de l’Académie ou de petites mains du septième art, soit plus de trois mille personnes, sont potentiellement mortes ou gravement blessées.
Dans la stupeur qui suit cet improbable attentat, où chacun se sent meurtri car connaît telle actrice ou tel réalisateur, trois personnages divaguent, portés par une sorte de déambulation irréelle.
Russ est un vieux réalisateur californien dont la femme, Susan, en phase terminale d’un cancer auquel elle n’aurait pas survécu, vient de se suicider. Dans les différentes régies qui entourent la cérémonie, il coordonne une dernière fois la retransmission des Oscars, avant de tirer sa révérence.
Burt Levine est un humoriste de New-York connu pour ses vidéos satiriques où il apparaît portant le masque d’une célébrité, entrain d’imiter sa voix. Sa dernière vidéo en ligne le montre sur le tapis rouge, grimé en Tom Hanks, entrain de s’auto-interviewer avec son téléphone, afin de critiquer la cérémonie et les fastueuses dépenses qu’elle entraîne, et de s’interroger sur le fait que personne n’ait encore songé à faire d’attentat contre cette décadence.
Enfin, Angie est une jeune réalisatrice française qui va bientôt se lancer dans un gros projet qu’elle porte depuis un moment. A la cérémonie, elle vient avec Jeff, avec qui elle recouche de nouveau depuis deux jours après l’avoir croisé par hasard aux États-Unis, lui qui réalise des bandes-son pour le cinéma.
Ces trois personnages vont se retrouver à graviter dans un Los Angeles frappé en plein cœur, attaqué dans l’un de ses évènements les plus emblématiques. Chacun d’eux aura des préoccupations différentes qui pourtant, les amèneront à faire se croiser leurs chemins. Dans cette ambiance hébétée, Ann Scott dépeint le portrait d’une Amérique meurtrie mais résiliente : un roman intéressant à la plume maîtrisée mais comportant malgré tout quelques longueurs dans le récit.