Publiée sur L'Homme qui lit :
Publiée dans le célèbre magazine américain Harper’s, la nouvelle de Ken Kalfus (disponible sur le site du magazine) est éditée aux États-Unis dans un livre éponyme accompagnée de trois autres nouvelles, dont l’édition numérique française s’est débarrassée afin de ne conserver que Coup de foudre, cette nouvelle dont les mentions légales en fin d’ouvrage précisent, avec beaucoup d’ironie, qu’elle est née de l’imagination de l’auteur et que toute ressemblance avec des personnages ou des faits ayant existé serait totalement fortuite…
Dans une lettre qu’il rédige à l’attention de la femme de chambre new-yorkaise avec laquelle il eu des démêlés judiciaires, mais qu’il n’enverra pas, un ancien directeur d’agence monétaire internationale revient sur les évènements ayant conduits à sa perte, professionnelle et personnelle, et à l’abandon de facto d’un engagement politique qui aurait été imminent.
On retrouve dans cette histoire la plupart des éléments connus par les résumés du procès de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire l’opposant à Nafissatou Diallo, bien que ces deux personnages centraux portent, dans cette nouvelle fictive, d’autres identités. De ses orgies entre amis et ses soirées dans des lieux huppés destinés au libertinage, aux angoisses d’écoutes et de filatures orchestrées par Sarkozy avec la complicité du renseignement français, et jusqu’à son arrestation après un rapport sexuel non consenti dans une suite de l’hôtel Sofitel, le narrateur se confie sans détour et raconte ses deux derniers journées avant la disgrâce internationale.
Ken Kalfus m’est absolument inconnu, mais il livre avec Coup de foudre une nouvelle qui se dévore tant elle est proche d’un triste fait divers ayant fait la une de l’actualité pendant de nombreuses semaines, et dont les conséquences politiques et économiques sont certainement plus profondes et durables que cette sordide histoire opposant deux personnes.