Jusque là, mes rencontres avec les romans de Ballard n'avaient déclenchés qu'un vague intérêt : je me souviens que j'ai bien aimé au moment de la lecture, mais aucune trace de ce qu'il a bien pu raconter. Une écriture un peu imperméable donc. Par tous les saints, dieux et tout, Crash a fini par atterrir entre mes mains.
Thématique toujours efficace de l'érotisme dans la mécanique (vous avez lu Christine? Glamorama? Michel Vaillant? On vous fait un dessin?) ici traitée dans une sorte de jouissance pré-apocalyptique. Jolie tambouille mêlant en vrac vinyle, dentelle, sperme, sans, verre, traits d'esprits, fascination, chattes et rectums, volants et autoroutes, Londres et ses habitants, et cet étrange tobogan bitumé. Bien pensé, oscillant entre l'auto-fiction et le récit halluciné. Un vrai plaisir quoi, à lire en voiture avec un homme entre les cuisses.