Ishizu Chikako, inspecteur de la brigade des incendies criminels, enquête sur un cas très étrange. Trois corps ont été retrouvé carbonisés, dans une usine désaffectée, sans aucune trace d'incendie par ailleurs.
De son côté, Aoki Junko, après avoir tué trois membres d'un gang grâce à ses pouvoirs pyrokinétiques, se met en chasse du quatrième...
Crossfire est un roman étonnant qui mêle habilement deux genres littéraires : le récit fantastique, avec l'histoire de Junko, jeune pyrokinèse, en croisade contre le crime – l'influence de Stephen King se fait sentir, l'auteur glisse même un clin d'oeil à Firestarter (Charlie, en français) – et le roman policier, lorsqu'on suit Chikako, une femme avec les pieds sur terre, qui verra cependant ses certitudes bien ébranlées lors de son enquête.
Le roman commence sur les chapeaux de roues, avec pas mal d'action et une intrigue prenante, mais le soufflé retombe et le rythme ralentit. C'est dommage car cela crée un gros ventre mou dans le récit. J'aurais préféré moins d'action au début, mais mieux distribué par la suite.
C'est le principal reproche que je ferais au livre, mais à côté de cela, il a pas mal de qualités. Miyuki Miyabe dresse un bon portrait de Tokyo et de la société japonaise, des basses classes aux couches supérieures. Et surtout, les personnages sont attachants car très humains. Junko est contrainte à la solitude car son don l'éloigne de l'humanité, et Chikako est femme pleine de bon sens qui a des réactions très naturelles face à des situations que ne le sont pas. C'est le personnage auquel le lecteur peut le plus simplement s'identifier.
J'ai donc apprécié cette histoire grâce aux personnages, car je m'y suis attaché et j'avais envie de savoir ce qui allait leur arriver. Certes, j'ai trouvé les 600 pages un peu longues, mais j'ai été récompensé par une belle fin, très émouvante.