Cyanure par Nina in the rain
Tiens, un p'tit Camilla Läckberg qui est apparu comme ça au hasard d'un carton... Un polar de Noël, tout court et tout neigeux... Je me suis dit pourquoi pas. Première surprise, donc, le roman est très court : cent soixante pages, moitié moins que l'Enfant Allemand. Deuxième surprise, pas le moindre début du bout du nez d'Erika Falck. Elle doit être en train de pouponner, et du coup c'est Martin qui se colle à l'enquête un peu particulière de Cyanure. Un peu, voire très particulière donc : un bon vieux huis-clos dans un gite bloqué par la neige, sur une île en face de Fjällbacka. Une famille dont les membres se détestent, rassemblée autour d'un grand-père méprisé mais richissime. Que fait Martin là dedans me direz-vous ? Eh bien, il sort depuis quelques mois avec l'une des jeunes femmes de la famille.
La première constatation, c'est qu'en cent soixante pages Läckberg s'amuse moins, et nous amuse moins par ricochet. Le roman est un peu plat, malgré quelques inventions sympathiques, et on a plus l'impression de lire une tranche de vie de Martin qu'une vraie enquête policière : tout se résout sur des coups de chance sans aucun processus déductif et on ne vibre pas vraiment à l'unisson avec l'enquêteur. Tout va trop vite, réellement, et je me demande ce qui est passé par la tête de l'auteure pour ne pas terminer correctement ce roman. C'est une super ébauche de quelque chose qui pourrait être vraiment intéressant... sur quatre cent pages. Les personnages ne sont qu'évoqués alors que les différentes personnalités pourraient être passionnantes, l'enquête est bâclée, la solution très vite expédiée ... Quel dommage !
On prend toutefois du plaisir à la lecture, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. C'est un p'tit polar sympa pour un matin brumeux, mais il ne casse pas trois pattes à un canard.