Dans ce roman Delphine de Vigan nous fait vivre de l'intérieur ce que peut ressentir un écrivain entre deux livres.
Tout commence par un récit auquel on ne peut que croire: son dernier livre, qui racontait la maladie de sa mère, a beaucoup touché les lecteurs et a été un grand succès mais a été très douloureux à écrire pour l'auteur.
Ce nécessaire retour à l'écriture est difficile pour elle d'autant plus que sa vie personnelle arrive à un tournant: ses deux enfants bacheliers vont quitter le nid familial et son compagnon (François Buesnel) s'absente régulièrement à l'étranger pour des périodes assez longues.
C'est à ce moment charnière de sa vie qu'elle rencontre L. lors d'une soirée, une femme sensiblement de son âge, elle aussi dans le domaine de l'écriture et qui la subjugue dès les premiers instants. Elle est belle, élégante, sûre d'elle: tout ce que Delphine aurait aimé être.
Rapidement une franche amitié se noue entre les deux femmes. Alors que Delphine, tout en le cachant à ses proches, a de plus en plus de mal à se plonger dans l'écriture, arrivant même à ne plus pouvoir tenir un stylo, devient plus vulnérable, L. prend une place de plus en plus importante la conseillant sur le roman qu'elle devrait écrire.
Insidieusement L. prend possession de la vie et des pensées de l'auteur qui se laisse manipuler.
Je ne m'étendrai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue mais sachez que cette histoire m'a littéralement happée dès les premières pages.
A chaque instant le lecteur essaie de démêler le vrai du faux, ce qui relève de la fiction ou de la réalité.
L'auteur elle-même se pose la question: la littérature peut-elle être complètement de fiction à l'heure où la téléréalités connaît le succès que l'on sait et où le public demande toujours plus de "vécu" dans les romans. Mais même dans les livres qui se veulent autobiographiques, la vérité absolue existe-t-elle?
Un très bon roman selon moi. Un coup de coeur de la rentrée !!!!