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Ce que le synopsis ne dit pas…
Bien qu’elle soit très – trop ? – longue, la quatrième de couverture ne fait pas vraiment mention du cadre dans lequel s’inscrit ce récit : l’Italie, à la fin du 19e siècle. Toutefois, ne vous fiez pas à vos notions d’histoires – heureusement, je n’en avais aucune sur le sujet -, car il s’agit ici d’une uchronie. Autrement dit, Gwendolyn Clare a réécrit le passé, et plus précisément l’époque de la réunification italienne, retardée suite à la mort prématurée de Giuseppe Garibaldi, général dans l’armée. Le plus drôle ? J’ai découvert que tout n’était pas l’exacte vérité à la fin du livre, grâce à une note de l’auteure !
Quoi qu’il en soit, j’étais loin d’imaginer un tel contexte pour D’encre, de verre et d’acier. Je vous avoue que j’étais un peu refroidie au début, n’étant déjà pas une grande fan de fantasy historique. Heureusement, ce premier volet est essentiellement centré sur l’action, non sur les faits passés, donc ce fut une bonne surprise, finalement.
Une porte vers de nouveaux mondes
En lisant le synopsis, j’ai trouvé l’idée séduisante. Je regrette seulement que le résumé soit aussi complet ; il relate quand même la moitié du livre !
Mais revenons-en à la scriptologie, cette discipline qui permet de créer des univers parallèles de toutes pièces. Ç’a l’air simple dit comme ça, mais c’est loin d’être le cas, je vous le certifie. Honnêtement, Gwendolyn Clare a développé une science à part entière, avec ses règles et ses dangers. Cet aspect-là de l’histoire est réellement passionnant, même si j’ai parfois été dans le flou, car tout n’était pas simple à appréhender.
Cependant, j’ai trouvé la scriptologie trop peu exploitée, surtout dans la première partie. En fait, en lisant le synopsis, je m’attendais à visiter des mondes plus insolites les uns que les autres. Mais on demeure principalement dans le monde réel, à la Casa della Pazzia – une pension pour orphelins surdoués… et un véritable personnage, puisqu’elle répond littéralement aux demandes de ses habitants !
Reculer pour mieux sauter
D’encre, de verre et d’acier démarre très rapidement ; après avoir assisté, impuissante, à l’enlèvement de sa mère, Elsa se lance à la poursuite de ses ravisseurs, ce qui l’amène d’abord à Paris, puis à Amsterdam, et enfin à Pise. Ce rythme haletant promettait de belles aventures pour la suite, néanmoins les choses se sont très vite calmées. Plutôt que de partir à la recherche de Jumi, notre héroïne décide, en apparence du moins, de faire confiance à l’ordre d’Archimède, une organisation secrète qui protège les personnes surdouées. L’action est alors remplacée par des inquiétudes, des questionnements sans fin et des incertitudes concernant son nouvel environnement. Résultat : le récit tarde à trouver un second souffle, comportant quelques longueurs, voire même des répétitions.
J’ajouterai également que le scénario fait l’objet de facilités. Je ne peux malheureusement pas vous donner d’exemples sans dévoiler des moments-clefs. Disons simplement que, quand les personnages principaux ont besoin de quelque chose, ils l’obtiennent aussitôt, un peu comme par magie.
Mais, mais, mais… Une fois l’intrigue lancée, j’ai fini par me prendre au jeu. En fin de compte, j’étais vraiment curieuse de découvrir l’identité des ravisseurs de Jumi et de connaître la suite des événements. Par moments, j’avais l’impression de vivre des aventures à la Indiana Jones, ce qui n’était pas pour me déplaire !
Un quatuor en guise de héros
Bien que débrouillarde, Elsa n’est pas l’héroïne parfaite pour notre monde ; elle ne comprend pas toujours nos coutumes, ni notre mode de vie. Certaines de ses réflexions (exemple : pourquoi enterrons-nous nos morts ?) m’ont d’ailleurs fait sourire. Elle est toutefois décrite comme une solitaire. Or, elle se lie très rapidement d’amitié avec trois adolescents de la pension : Porzia (scriptologue), Faraz (alchimiste) et Leo (mécanicien). Au contraire d’Elsa, j’ai eu du mal à cerner ces derniers. Pourquoi ? Eh bien, parce qu’ils sont… étranges. Mais comme on se trouve à proprement parler dans un asile de fous – entendez par là un repaire de génies -, j’ai fini par m’habituer à leur comportement, parfois insolite.
De plus, s’ils me paraissaient un peu stéréotypés au début, ils gagnent nettement en nuances dans la deuxième partie de l’histoire.
Encore une fois, je me serais bien passée de la romance…
Si j’ai apprécié voir des amitiés se nouer, bien que trop rapidement, j’ai encore une fois déchanté avec la romance, niaise de surcroît, qui pointe le bout de son nez passé les 150 premières pages. Bien sûr, il est extrêmement troublé par son arrivée à la pension, bien sûr elle ne peut s’empêcher de penser à lui, bien sûr elle est la seule à le comprendre vraiment, etc.
Bref, vous l’aurez compris, j’ai trouvé cet aspect de l’histoire totalement inutile, très cliché et définitivement mal amené, d’autant plus qu’Elsa vient de vivre un drame.
Le mot de la fin
Ce premier tome ne s’achève pas sur un cliffhanger, mais ne prenez pas cela pour un inconvénient, au contraire. Le dénouement final surprend malgré tout, apporte les réponses tant attendues et pose de nouvelles questions pour la suite. D’ailleurs, au vu de l’épilogue, celle-ci semble pleine de promesses. Je lirai donc le tome 2 avec plaisir !