L'aventure se déroule dans une Italie du XIXème siècle (ce qui n'est malheureusement pas écrit dans le résumé du livre et surprend à la lecture), non encore unifié. L'auteure, Gwendolyn Clare, a réécrit le passé pour y placer son histoire et son univers qui sont pourtant sympathiques. On va suivre Elsa, une jeune fille issue d'un monde créé de toute pièce, Veldana, mais conçu en étant vierge de population au départ par scriptologie. Jumi, la mère de cette demoiselle se fait kidnapper dès le début du livre, et la quête d'Elsa est donc de retrouver ses ravisseurs. Pour cela, elle doit rejoindre le monde réel, la Terre, et tenter de s'insérer dans un monde dont elle ne connaît pas les us et coutumes. Elle ira tout d'abord rejoindre le mentor de sa mère à Amsterdam, Alek de Vries (qui devient par moment Alex, aller savoir pourquoi...), puis rejoindra un orphelinat en Italie, composé de jeunes gens comme elle, des aliénés atteint de folie : sous-entendu ici des personnes capables de maîtriser soit la scriptologie, l'alchimie ou la mécanique.
L'histoire est plutôt intrigante car on découvre au travers des yeux d'Elsa, l'Italie du XIXème siècle, en proie à une guerre gestante pour laquelle on dispose d'informations à la fin du livre dans la note de l'auteure. Au départ très égoïste et souhaitant se débrouiller seule pour retrouver sa mère, la Veldanienne va rapidement comprendre qu'avec de l'aide, sa tâche sera plus rapide et facile : Leo, Porzia et Faraz, chacun ayant comme discipline respective la mécanique, la scriptologie et l'alchimie. Tous les quatre, ils vont reconstituer le puzzle sur la raison de l'enlèvement de Jumi.
Elsa au début m'a horripilé, car elle avait une foi aveugle en sa mère, et ne jurait que par Veldana. Pour autant, au contact des autres personnages, elle s'aperçoit que les Terriens ne se considèrent pas tous supérieurs à elle car étant le fruit d'un univers scripté. Porzia, la scriptologue chargée de la gestion de l'orphelinat en l'absence de sa mère, est excessivement arrogante, ce qui évoluera par la suite, car elle devient rapidement l'amie d'Elsa. Leo et Faraz sont très proches, et alors que l'un est très nerveux, l'autre est l'image même du calme. J'ai trouvé les personnages très stéréotypés, mais le tout fonctionne plutôt bien.
J'ai trouvé les premières 200 pages très longues, surtout dans les tergiversations d'Elsa. Elle souhaite coûte que coûte retrouver sa mère, le plus rapidement possible mais sans l'aide de personne. Pour autant, elle préfère la solitude et avance à une lenteur d'escargot dans ses recherches, jusqu'à ce qu'elle se confie à Leo, Faraz et Porzia. Cela ne m'a pas empêché d'avoir l'impression de tourner en rond. Les liens qui se tissent entre les personnages s'effectuent trop rapidement à mon goût. De même, les univers que l'on visite sont extrêmement rares, ce que j'ai trouvé dommage. La fin du livre m'a surprise car elle n'était pas prévisible et présage une suite encore plus intéressante ! Enfin, je regrette que le livre présente plusieurs coquilles, surtout que ce n'est pas dans les habitudes de cette maison d'édition (Lumen), qui prête un grand soin à la sélection et la traduction de ses œuvres.
En bref : un premier tome surprenant, un univers intéressant bien qu'un peu long à se mettre en place !