des debuts prometteurs
En 1978, Henning Mankell écrivait dèjà très bien. Mais ce qui m'a le plus étonné c'est le déterminisme social ou familial qui habite Evior. Cette destinée pré-écrite n'apparaît pas dans les autres...
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le 29 août 2015
En ouvrant pour la premier fois un roman de Henning Mankell, je m'attendais à lire un polar scandinave. Grande fut ma surprise en constatant assez rapidement qu'il n'en était rien et que "Daisy sisters" se révélait être un roman social.
De 1942 à 1981, nous suivons le destin plutôt banal et tragique d'Elna Skoglund qui, lors d'une virée estivale avec sa grande amie Vivi, se retrouve enceinte à seize ans. Dans les années 40, autant dire que les mentalités en Suède n'étaient pas encore particulièrement émancipées tendance féministes. Pour Elna, c'est le rejet et les impasses sociales qui se succèdent. Eivor, sa fille, semble connaître, vingt ans après sa mère, les mêmes déboires. Est-ce qu'une fatalité s'obstine à mettre des bâtons dans les roues aux femmes Skoglund ?
J'ai été surprise par le rythme plutôt lent du récit malgré les fréquentes ellipses. Il y a tour à tour de l'action, de la contemplation, de l'analyse et du suspense dans cette narration très colorée Suède, ce qui d'ailleurs a été le point le plus plaisant pour moi qui aime et connaît bien ce pays.
"Daisy sisters" est un roman écrit par un homme en 1982 et, quelque part, c'est un roman social et féministe. Il décrit la condition de la femme suédoise issue d'un milieu populaire et ouvrier et ses tentatives pour accoucher dans la douleur d'une existence qui lui soit propre. C'est un roman qui vibre de colère, de révolte mais aussi de résignation et d'illusions perdues. L'espoir et l'endurance chevillés aux corps, les héroïnes avancent dans la vie en aveugle, subissant plus que faisant des choix. Des vies contraintes, étouffées, des papillons qui ne savent comment sortir de leur cocon et qui, au bord du gouffre, se jettent dans le vide, font le grand saut, se fichant des risques et des conséquences ; un courage et une audace nés du désespoir, quand on se trouve au pied du mur.
Je découvrais le style de Henning Mankell et j'ai globalement apprécié. Mais, je le répète, ce qui m'a le plus séduite fut de me retrouver dans les paysages familiers de Suède, dans des endroits visités, et de me replonger dans cet état d'esprit. Mise à part la cuisine - qui pour un Français est une vraie torture - la Suède mérite qu'on s'intéresse à elle.
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Créée
le 5 sept. 2022
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