Salut Chuck Palahniuk, moi c’est Kissed by Fire, je viens de finir ton dernier roman, cela signifie donc que je suis encore vivante. J’ai bien compris le message, rassure-toi : la Terre, c’est la Terre, l’Enfer, c’est l’Enfer. Je ne sais pas si je connaîtrais l’heure de ma mort, mais j’essayerai de m’habiller en prévision, des chaussures peu salissantes aux pieds, un jeans pratique, et les poches remplies de bonbons. Je vais essayer aussi de profiter de la vie et même si les temps sont durs, j’attendrais d’être morte pour me lancer dans une carrière de démarchage téléphonique ou de star du porno, j’aurais bien le temps de gagner ma mort de cette manière en Enfer, de toute manière j’y aurais droit, je suis rousse. Néanmoins, mon niveau d’anglais laisse encore à désirer, j’espère que tu me pardonneras, j’ai remarqué que tous les morts, peu importe leur origine, parle tous anglais et se comporte comme de parfaits américains… on dirait bien qu’on se prend pour le nombril du monde ? Et d’ailleurs si le créateur d’un livre crée l’Enfer est-il le Dieu ou le Diable de ces personnage ? Bon malgré toutes ces questions, je te promets de faire de mon mieux une fois que je serais morte, en attendant je vais clore cette introduction semblable aux anaphores qui ouvre chacun des chapitres de ce livre (oui, je connais le mot anaphore, je suis bloggueuse, pas stupide) et commencer ma critique !
Madison venait d’avoir 13 ans lorsqu’elle est morte. Elle était la fille d’une star de cinéma mondialement connue et d’un producteur milliardaire.
Madison se retrouve donc en Enfer. Les Enfers, finalement, ce n’est pas si dramatique. Bon, ce n’est pas l’endroit le plus hygiénique qu’il soit, il y traîne tout ce que les vivants rejettent sur terre ou perdent (détritus, mégots, larmes, sang, jusqu’au plus gore, je vous laisse imaginer, ce sont les enfers, n’est-ce pas). Il y a également des démons, tous les anciens dieux du mal de toutes les religions du monde qui se promènent et démembrent avant de dévorer vivant les morts qui se régénèrent par la suite, après tout, ils sont déjà morts.
Madison adresse une sorte de supplique à Satan à chaque début de chapitre, elle aimerait vraiment le rencontrer. Mais comme elle n’y arrive pas, elle décide de prendre en main sa mort. On assiste donc à des instants de sa vie d’avant, où elle prend les vivants à témoins (notamment parce qu’elle était une jeune ado grosse, mais intelligente), et on en apprend plus sur son mode de vie avec ses parents richissimes qui possédaient une maison dans chaque pays, qui adoptaient un enfant à chaque besoin de coup de pub, sa vie en pensionnat, sa rencontre avec Goran, son dernier frère adoptif.
On voit aussi sa mort en Enfer, son job là-bas (en Enfer on travaille pour raccourcir sa peine et gagner son Paradis à coup de bonbons et barres chocolatées, d’ailleurs la plupart des sites porno sont tenus par les Enfer et le télé-marketing également). C’est d’ailleurs en faisant du télé-marketing, qu’elle rencontre par téléphone interposé des mourants qu’elle convainc d’aller en Enfer, parce que finalement c’est pas si mal. D’ailleurs, c’est facile d’aller en Enfer (mais pensez à prendre de bonnes chaussures et des vêtements peu salissants) : si vous êtes roux, si vous avez klaxonnez trop souvent, si vous avez jurez trop souvent, si vous êtes journaliste, etc.
Ce roman est du Palahniuk pur jus. La première partie du roman peut être un peu choquante de part certaines descriptions gore, parfois à connotations sexuelles un peu trop descriptives, il faut vraiment s’y attendre et passer outre, car tout est dit sur un ton cynique. La seconde partie du roman et le twist de fin est vraiment géniale. Non seulement l’histoire se tient et est vraiment originale, mais le style est lui-même assez différents de ce qu’on trouve d’habitude sans en faire trop. Bref, j’ai passé un bon moment, il y a vraiment des passages bien trouvés que se soit sur la définition des Enfers, de la vie, de la mort, de la valeur de la vie et de la façon dont nous la vivons etc.
Bref, soyez prévenus, ne prenez pas un air choqué en lisant, dépassez la surface parfois boueuse et amusez-vous !