Le narrateur du premier roman d’Ismaël Jude, paru en 2014 aux éditions Verticales, a vu le jour dans une ancienne ferme transformée en discothèque au cœur des bocages, dans le village d’Écueil : le Cow-Boy club. Porté par un succès croissant, le dancing que jouxte un hangar aux vaches grignote la surface de l’habitation et finit par réduire la maison familiale à la portion congrue. Drôle d’endroit pour grandir.
Derrière la paroi de sa chambre, les bruits nocturnes réveillent le garçon, l’inquiètent et l’émeuvent.
«Pourquoi fallait-il que je voie le jour dans une boîte de nuit ?
Il y avait une grange aménagée en dancing et c’est là que je suis venu au monde. Je n’ai pas choisi cet Écueil où je suis né.
«L’enfant de la nuit», Madame me donne ce surnom. Mon père est un homme de la terre. Maman est brune, mate et magicienne. Les gens d’Écueil l’appellent l’Égyptienne. Une roulotte de Romanichels s’est arrêtée à Écueil et, dans la grange, le terrien rougeaud a engrossé l’Egyptienne pour lui donner le troupeau de trois drissards que nous formons, mes deux frères et moi. Je tiens du côté de ma mère, qui, avec ses cheveux noirs, sa peau brune et son mystère tzigane, descend de la nuit.»
La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2017/05/08/note-de-lecture-dancing-with-myself-ismael-jude/