"Dans la dèche à Paris et à Londres" est une sorte de journal de bord d'un narrateur anglais vivotant dans les bas fonds des Capitales anglaise et française.
J'ai beaucoup aimé les descriptions ultra détaillées des lieux. On visualise assez bien les villes au début du XXème siècle. D'ailleurs l'autre point positif est qu'on apprend ce qu'était la misère dans ces deux cités qui aujourd'hui comptent parmi les plus riches d'Europe.

Malheureusement c'est tout ce qui m'a plu. Un des gros soucis avec ce livre c'est que ce n'est pas réellement un roman. Il n'y a pas de péripéties ou de personnages clés. Surtout dans la partie londonienne, partie véritablement ratée. C'est redondant, rapidement ennuyeux. Certes Orwell tente quelques rebondissements dans les pages parisiennes, comme lorsque le narrateur finit par trouver un travail. Mais ça reste plat, sans saveur. Seul Boris réussit à avoir un peu de consistance. A Londres c'est pire. Le narrateur ne fait qu'enchaîner foyer d'hébergement en foyer d'hébergement et les types rencontrés sont inintéressants au possible.

Pire encore. Le narrateur semble totalement étranger à la misère et aux souffrances qu'elle engendre. Dans la partie parisienne à aucun moment on a peur pour lui. On ne se dit jamais qu'il galère et va finir à la rue. D'ailleurs il n'y finit pas. Il trouve du travail. Dans lequel il se plait plutôt avant de se tirer lui même une balle dans le pied en partant. Un véritable luxe pour un type censé être dans la dèche. A Londres c'est encore plus ridicule. Il apparaît sous les traits d'un dandy-philosophe-sociologue à ses heures. Plus qu'à Paris on a le sentiment qu'il est spectateur de cette vie de clodos. Il n'exprime aucune souffrance, aucune interrogation. Il se laisse porter par les situations comme un journaliste en immersion totale. La fin donne raison à mes propos puisqu'il trouve un boulot honorable qui l'éloigne de la rue. Dommage car on en a jamais douté.

"Dans la dèche à Paris et à Londres" est finalement le récit ennuyeux d'un type qui n'est jamais réellement dans la dèche et qui traverse la vie avec un détachement qui finit par agacer. Heureusement que les meubles sont sauvés par le style d'Orwell.
ptitpraince
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le 9 juil. 2012

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ptitpraince

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