Sans doute l'oeuvre la plus journalistique de George Orwell, qui nous conte par le menu (jeu de mot compréhensible qu'après lecture), son expérience de la misère dans le Paris et le Londres de l'entre deux guerre. Si d'un point de vue littéraire ce récit n'est que l'ébauche du grand ecrivain qu'il deviendra, il en reste néanmoins la contribution de son combat pour la dignité du prolétariat et les prémices de ses engagements futurs. Son style direct, permet au lecteur de mieux saisir le constant et perpétuel décalage entre ceux qui travaille pour survivre au service ceux qui gaspille pour consommer. Ce livre me semble un plaidoyé pour la décroissance, et la radioscopie sans complaisance ni voyeurisme des esclaves d'une société âpre aux gains et aux plaisires futiles.