Un roman à la forme assommante, qui retranscrit en ça parfaitement la vie assommante de sa narratrice, une épouse bourgeoise qui s'ennuie dans son quotidien terne. La forme sert le fond, mais c'est d'un ennui... Je pense que soit on accroche, et c'est magistral, soit ça nous tombe des mains, comme c'est mon cas. Les pensées de l'héroïne, à la manière d'un flux de conscience allégé (la plume ne m'a pas semblé virtuose), courent sur deux centaines de pages qui m'ont paru infinies, passant du coq à l'âne selon l'heure d'arrivée de son mari, la pièce à nettoyer du jour, ou la visite mensuelle à la tante dingo. Tout ça ponctué de passages dans la mansarde (clin d'œil à Woolf, encore une fois ?), où notre mère de famille au bord de la crise de nerf (mais en plein déni) découvre des pans de sa vie passée sous formes de missives qu'elle reçoit mystérieusement par courrier. J'ai accéléré pour découvrir ces lettres, mais c'est tout aussi pénible et terne, et le mystère autour du grand évènement qui a ébranlé sa famille retombe comme un soufflé. J'espérais une analyse psychologique des liens du mariage, de la vie conjugale.... Même en ça c'est sans relief. Vraiment déprimant.