Anaëlle est une jeune femme qui se passionne pour l’écriture. Pour aider à l’écriture de son roman, Anaëlle engage une correspondance avec Hervé, procureur à Strasbourg, qui très vite se passionne pour ces échanges épistolaires. Cependant, Anaëlle se reconstruit doucement à cause d’un accident qui ne l’a pas épargnée.
De son côté, Thomas, un menuisier, délaisse son travail pour être aux côtés de son petit frère hospitalisé, atteint d’une grave maladie. Thomas lui raconte des histoires sur la forêt et les animaux. En effet, ils passaient énormément de temps ensemble à arpenter la forêt pour admirer les arbres. Ces histoires égaient un peu le quotidien de Simon, son petit frère. Mais c’est surtout un soutien pour pouvoir tenir face à la maladie.
Les personnages se battent donc à leur manière contre la fatalité. Ce roman traite des questions concernant le handicap, et la maladie. Anaëlle craint le regard des autres. Elle manque de confiance en elle. Tandis que Thomas est tout le temps au chevet de son petit frère, mettant en pause sa propre vie. Ce que j’ai apprécié, ce sont les confidences des personnages que l’on découvre au fur et à mesure du roman. On sait dès le départ que quelque chose de grave est arrivé à ces personnages, mais on ne connait pas encore tous les détails.
Ce roman est très touchant, voire bouleversant. Il y a beaucoup de tendresse. J’avoue avoir versé quelques larmes. Mais c’est avant tout, un roman rempli de couleurs avec notamment les arbres de la forêt.
Par ailleurs, le livre aborde les questions de la frontière entre l’amour et l’amitié. Il s’agit principalement des échanges épistolaires entre Anaëlle et le procureur. Au début, les échanges étaient assez innocents puis ont évolué vers une autre sphère. Ces échanges me gênaient parfois. Peut-être parce que le procureur est un homme marié ? Cet échange pouvait paraître presque malsain. Mais, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ces lettres. Il y a une certaine complicité et les lettres donnent le sourire. Anaëlle et Hervé ressentent le besoin de s’écrire afin de donner de la lumière à leur quotidien morose. Mais c’est sans compter sur l’œil sévère de la secrétaire du procureur, Jocelyne, qui va leur mettre des bâtons dans les roues.
J’ai beaucoup aimé les personnages. Ils ont chacun une brèche en eux qui les empêche d’avancer. Et ils s’accrochent aux plaisirs simples de la vie. On apprend à relativiser. Je retiens de ce roman qu’il faut profiter de chaque instant.
Quand à la fin, elle m’a un peu surprise. J’ai comme l’impression que l’histoire n’est pas vraiment terminée…
C’est le premier roman que je lis d’Agnès Ledig. Je prendrai plaisir à découvrir les autres. C’est un livre très émouvant et plein d’espoir !