Cela faisait quelques temps que je ne m'étais plus offert un Vargas... Quelle erreur! Car, s'offrir un Vargas, c'est s'offrir une sortie des sentiers battus tout en restant, peletteux exigent, dans une sphère de confort où côtoyer l'irrationnel et le surréel apaise et trouve sa logique dans un monde, par ailleurs, bien plus déboussolé.
Car, et c'est agréable, avec le commissaire Adambsberg, tout l'irréel peut prendre vie et trouver une place logique dans la démesure des existences. Lire Vargas, c'est s'abandonner à la confiance offerte, parfois contre toute attente, à celui qui partage, dans sa vie, la quête de vérité et la compréhension du mystère de l'incompréhensible chez l'humains en panne d'humanité. Suivre Adamsberg, c'est croire que l'unité de l'équipe et le soin partagé de tout un chacun pour les autres est source de vérité, de force et de justice. Bref, au-delà de l'absurde, du fantastique et de l'impossible réel, il y a, chez Vargas, des valeurs fondatrices de la relation humaine qui fondent l'être bien plus certainement que toutes les apparences, parfois trompeuses, souvent peu pertinentes.
"Dans les bois éternels", l'auteure Fred VARGAS ne manque pas de nous promener par le bout du nez et le coeur pour nous faire découvrir que si vil est l'être humain, vain ses rêves d'immortalité et d'éternité, forte est l'amitié et la complicité qui ne demandent qu'à naître entre les membres d'une même équipe dévouées à la recherche de la vérité même et surtout en confrontation avec leurs différences qu'ils transforment en ressources et complémentarités pour trouver une réponse aux questions qui les obsèdent.
Avec un écriture pareille à elle-même, Fred VARGAS nous entraîne dans ses histoires et nous nous en laissons conter avec complaisance et délectation.