Voici un moment que Catherine Dufour n'avait plus écrit de fantasy, et voici un moment que pour ma part, je n'avais plus lu d'œuvre de Catherine Dufour.
Ce Danse avec les lutins sera donc l'occasion de retrouver une autrice que j'avais beaucoup apprécié à l'époque. Je sais, ça fait ancien combattant, mais je me suis arrêté après L'accroissement mathématique du plaisir, ce qui nous amène tout de même 11 ans en arrière.
Disons-le d'amblé, ce roman est davantage dans la veine d'un Blanche-neige et les lance-missiles que les romans Sf de Catherine Dufour, et s'incrit donc dans la veine pratchettienne de la littérature de fantasy;
Le récit se situe donc dans un monde ou Dieu a déserté le ciel, embarquant avec lui Anges, démons et autres créatures immortelles du bestiaire (fées, sorcières, nains, géants...), non sans en oublier quelques-uns en partant.
ne reste alors sur la-dite planète que les moult rejetons engendrés par ces créatures immortelles lors de leur séjour : ondines, sylvains, nixes, sylphides et j'en passe...
Dés lors, ces créatures, nommées : "fééries", vont se partager l'espace vital, chacune selon ses spécialités et ses biotopes de prédilections : les lutins dans les champignons, les dryades dans les arbres, etc... Et cela aurait pu en rester là, sauf qu'il n'y aurait pas eu de roman en ce cas...
Car évidemment, cela va déraper. Une espèce, les ograins (mi-ogre, mi-nain) va finalement évincer les autres espèces féériques en accaparant les terres, exploitant les ressources à outrance et en asservissant les autres fééries.
Bien évidemment, cette exploitation et les ségrégations frappant les fééries non-ograines, ne se font qu'au profit d'une petite minorité aisée qui se gave pendant que le reste de la population, y compris ograine, vit plus chichement, voire misérablement.
Toute ressemblance avec un monde bien connu de nous est de toute évidence voulue.
Le récit traite donc de problématiques très actuelles (terrorisme, écologie, racisme, sexisme, inégalités sociales...), le tout de manière satyrique (sans oublier d'être grave parfois), grâce à la plume de Catherine Dufour qui est en très grande forme.
On sourit et on rit beaucoup à la lecture de ce roman, même si c'est parfois jaune. Un moment de lecture plein de malice et très plaisant. Et un retour gagnant en ce qui me concerne : j'aime toujours autant le travail de Madame Dufour !