David Lynch par toma Uberwenig
Ecrire tout un livre pour dire "Lynch ça ne se commente pas, il faut laisser le mystère intact", c'est réellement se foutre de la gueule du monde.
Avare d'analyse, de réponses, d'avis même, Chion se borne à empiler des informations anecdotiques et à parler de ce qui se passe autour du film.
Lorsqu'il se permet une analyse, ce qui est rare, on tombe dans le superficiel et on se réfugie derrière "le mystère".
Lorsqu'on consulte un livre sur Lynch, il y a fort à parier qu'on est déjà séduit par son cinéma, qu'on s'est déjà frotté à l'absurde et à la poésie noire qui marque quasiment tous ses films, et on est en droit d'attendre de l'analyse, des clés de lecture, des réponses éventuelles aux questions qu'on se pose, sur le contenu, la fonction des archétypes chez Lynch et leur récurrence, la mythologie Lynchienne, merde, il y a de quoi faire.
Mais non, pas de réponses ici.
A moins que "...mais tout ceci n'était qu'un rêve!" en constitue une suffisante pour vous.
Que Lynch soit avare de réponses et qu'il préserve le mystère de ses films ("ce qui est énoncé clairement cesse de bouger et d'être mystérieux, inquiétant" dit-il, et il a raison), c'est de bonne guerre.
Qu'on écrive un livre dans la même optique, ça frôle l'insulte frontale.
...
Bref, ce livre assez prétentieux m'avait mis en colère à l'époque, et je ne lui ai pas encore redonné sa chance.
Pourtant, Chion n'est pas un âne et a écrit de fort belles choses sur le son au cinéma.