Qu’un polar devienne presque un documentaire, c’est la réussite d’ Isabelle Villain qui remplit parfaitement cette fonction avec De l’or et des larmes. Ce polar raconte l’enquête traditionnelle menée au sein du sport de haut niveau, et plus particulièrement du milieu de la gymnastique. Cette catégorie rassemble de très jeunes athlètes qui ont par essence une vie sportive très courte.
Jean-Luc Provost est un entraineur reconnu et adulé. Il est engagé par la Fédération de gymnastique pour permettre à la France de gagner au moins deux médailles d’or aux prochains JO de 2024 à Paris. Les résultats aux Mondiaux permettront de dégager des athlètes susceptibles de répondre à cette exigence. En effet, trois jeunes filles et deux jeunes hommes se démarquent de la Team Provost qu’il a constituée dès le début de leur adolescence pour les conduire sur la plus haute marche du podium. Sa femme, Rita, l’assiste dans sa tâche en tant que kiné, mais aussi infirmière, enseignante et même maman lorsque c’est nécessaire.
Un jour d’entraînement comme un autre, le coach Provost doit s’absenter une petite heure pour revenir rapidement afin de décortiquer les vidéos des enchaînements des sportifs pour améliorer, encore et encore. Il ne trouve plus les clefs de sa moto et décide de prendre la voiture de sa femme. Sur le chemin, un accident lui coûte la vie. A la suite des investigations habituelles, la police découvre que les freins ont été sectionnés !
Le groupe de Rebecca de Lost est choisi pour résoudre cette affaire hyper sensible aux ramifications politiques évidentes à six mois des JO de Paris.
Isabelle Villain décrit une enquête traditionnelle mais minutieuse où chaque piste est suivie de façon à trouver le ou les assassins. Des rebondissements savamment disséminés viennent renforcer une intrigue où les personnages ont suffisamment d’épaisseur pour paraitre crédibles. De plus, l’équipe de Rebecca est constitué de profils de policiers acharnés au travail mais aussi avec des spécificités dans leur vie privée les rendant accessibles et crédibles.
Mais, la valeur ajoutée de ce roman est le milieu qu’il décrit. La documentation fouillée approfondie un sujet terriblement d’actualité. Mais, c’est aussi tout le sport système auquel les JO n’échappent pas qu’Isabelle Villain semble aussi dénoncer.
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