J'étais à peu près aussi impatient de lire ce livre qu'une pucelle dans la file d'attente d'un concert de Justin Bieber. Je ne saurai pas forcément l'expliquer et je ne sais pas si c'est réellement important... Mais j'ai tout de même lâché Pokémon pour dévorer ce bouquin... et j'ai fait du coup un grand écart intellectuel...
Déjà j'aime beaucoup le titre "de la certitude" sans majuscule... ça annonce la couleur. Alors c'est beaucoup plus lisible que le tractatus qui était un peu pollué avec des formules mathématiques qui venaient exprimer la logique du langage... On a fait plus aisé niveau compréhension, même si ça restait passionnant. Et de la certitude est tout aussi passionnant, voire bien plus, car plus compréhensible... C'est comme s'il avait entendu les reproches que j'avais pu faire au Tractatus pour les corriger, ici on a des exemples bien plus parlant, ce qui permet de suivre de façon plus claire sa pensée et sa logique.
Alors je ne veux pas me lancer dans une explication de texte, parce que ça reviendrait à dire "j'ai tout compris, youpi". Ce qui n'est pas le cas, car c'est bien entendu assez complexe, mais ça se tient et il y a une logique derrière tout ça. Ce que j'aime particulièrement, c'est les dates... La quatrième de couverture donne la date à laquelle Wittegenstein a fini d'écrire son livre : le 27 avril 1951, soit deux jours avant sa mort... et on assiste alors à un compte à rebours, le type mourant qui veut finir son oeuvre avant de partir... Absurde et très beau geste.
Je vais surtout retenir du livre quelque chose de fondamentalement vrai : "645. Je ne peux pas me tromper en cela, mais il peut fort bien se faire qu'un jour, à bon droit ou non, je croie me rendre compte que je n'étais pas en mesure de porter un jugement". Et c'est exactement ça... On sait des choses, on dit des choses, on croit des choses et puis on apprendre plus de choses, on élargit son système de connaissances et on change d'avis... d'opinion...
Wittgenstein m'a même fait rire lorsqu'il explique qu'on peut se tromper sur le fait qu'il y ait une table devant nous, mais se tromper des centaines de fois sur la même chose c'est qu'on est peut-être mentalement diminué...
Alors je trouve néanmoins très dur de savoir ce qu'il veut vraiment dire à chaque fois, ce qu'il pense... Et c'est d'ailleurs un peu la thèse du livre, notamment sur le langage où si on veut douter on doit douter du langage... et à ce moment on n'a plus fini... parce que qu'est-ce-qui nous dit que notre mot veut dire la même chose pour tous ? ça va franchement loin... Et du coup il invalide le cogito de Descartes en un aphorisme en expliquant que le doute impose la certitude... la certitude du langage... Pas mal.
C'est un bouquin passionnant, foisonnant, riche... Et pour une fois, j'ai limite envie de lire une analyse pour comparer ce que j'ai compris avec ce que les autres ont compris. En tous cas, je le considère comme un livre important car il fait avancer ma propre réflexion. Et c'est déjà bien plus que ce que je ne lui demandais...
Par contre juste sur l'eau qui rentre en ébullition à 100°C... il oublie de tenir compte de la pression...