préambule : j'aimerais m'efforcer de contextualiser ma critique quand bien même l'on pourrait s'en foutre, mais ça permet de dissiper les possibles malentendus et objections qui pourraient m'être fait.




J'avoue ne pas être, et n'avoir jamais été, de sensibilité libérale, que ce soit le libertarianisme, le minarchisme, le libéral conservatisme… Avec le contexte politique actuel en France (2024 : tensions politiques insolvables et explosion de la dette française) il m'est pas étonnant que la doctrine anti Etat gagne du terrain. Les quelque libéraux avec qui j'ai pu échanger m'ont paru impertinents, imprécis, délus,… qu'importe ? Autant aller se renseigner de la manière la plus rigoureuse possible. J'ai moi même été tour à tour : droitard type Zemmour/Le Pen, partisan de l'UPR par fascination pour Asselineau, confus…




Dans le cas du court texte de John Stuart Mill, le philosophe se donne pour objectif de poser la Liberté comme fondamentale à la pensée politique, et la sensibilité politique de Mill lui même n'y est pas étrangère : la notion de Liberté est centrale à tout penseur libéral et de ce fait, le travail de Mill a inspiré et inspirera sans doute encore.


M'efforçant de comprendre ce camp politique et ses nuances, la lecture de ce texte me paraissait indispensable…


La Liberté… aussi bien massivement employée dans tous les domaines possibles et imaginables que manifestement abstrait et sujet à la nuance.

Et pour preuve, j'ai au pire une vague idée, au mieux une connaissance de ce que veut dire la Liberté chez Aristote, Descartes, Locke, Leibniz, Kant et j'en omet; tant est si bien qu'il m'est impossible de concéder que la Liberté en soi n'a de sens, du fait que le concept va de pair avec les concepts philosophiques édités par les penseurs ci dessus.


Alors oui, au titre de l’œuvre même, je ne cache pas mes doutes à lire un philosophe évoquer le concept de Liberté de manière aussi brève.


On peut tout justifier avec la Liberté. Tout. y compris les choses les plus absurdes. Le rôle du philosophe est de démystifier (ou pourquoi pas rejeter) le concept avec rigueur. A ce titre, Mill ne manque pas de distinguer la liberté civile et sociale, mais selon moi de manière encore trop vague tant des modes de société existent et ont existé même à son époque et avant.


A ce titre, Mill semble avoir une méthode pour le moins simple : partir de la liberté de penser, établir la notion d'individualité, signaler la problématique de l'autorité et ses limites pour enfin décrire l'application concrète de la liberté dans la société.


Et globalement, le bas blesse. Le tout est plat et assez inconsistant, on sent que l'auteur s'est voulu diffuser à un public large mais je m'en fous. Pas mal de passages restent beaucoup trop vague, et quelque unes, certes peu nombreuses, gratifient le lecteur du ton péremptoire commun aux penseurs libéraux. Ton péremptoire qui ne bonifie en rien le propos assez vide.


D'autant plus que le texte paraît daté tant Mill se croit malin à défendre de manière intransigeante la Justice Punitive, Justice Punitive qui ne marche pas et nombre d'études sociologiques et psychologiques le démontrent. Précisons : la Justice Punitive en tant que tel ne marche pas et ne sert quasiment à rien en tant que tel, et Mill la défend pour "prévenir le mal social" et j'avoue que son développement ne m'a pas convaincu…

(Notons qu'à son époque, Mill était probablement "progressiste" dans sa vision de la Justice au vu de la Justice pratiquée par les monarchies européennes à cette époque là)


Pour résumer, le constat reste malheureusement le même avant et après lecture en ce qui me concerne : envisager quelconque sujet politique et sociologique sous l'angle de la liberté seule n'est que très rarement intéressant, la faculté de pénétrer une problématique ne peut, je le crois, que passer par l'effort de l'observation concrète et matérielle de la dite problématique, sans quoi l'on est condamné qu'à s'en donner qu'une vague idée. Et c'est ce à quoi se condamne Mill quand il évoque le commerce, la justice, la société, le gouvernement etc. dans ce texte. (précisons enfin qu'évidemment, Mill n'ignore pas l'observation concrète à en croire certains passages dans la dernière partire, mais est selon moi insuffisant sur cet aspect…)

AbdoulFalite
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Abdoul Falite

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