Comme son père, Narval travaille aux chantiers navals de la Seyne sur Mer. Il raconte ces années de travail aux côté de ses compagnons ouvriers, du début des années 70 jusqu'au démantèlement des chantiers, puis au scandale de l'amiante, interdite en 1997.
De notre monde emporté est un livre qui serre le cœur. C'est l'histoire d'un monde en train de disparaître, condamné par la logique du profit. Car "ceux qui tirent les ficelles n'ont pas de visages - on ne négocie pas avec la concurrence." (p. 55) Que reste -t-il alors aux ouvriers ? Les souvenirs, la camaraderie, les liens forts, construits par toute une vie de dur travail, des photos, un engagement commun. Et aussi les dégâts causés sur leur santé par l'amiante, qu'ils ont manipulée pendant des années sans aucune protection, alors que des études en démontraient l'extrême dangerosité dès les années 70. Christian Astolfi rend superbement hommage à ces hommes portés par l'amour du travail bien fait. Un hommage qui laisse un goût amer.
A lire et à faire lire.