L'été des jeux interdits
Lize Spit enseigne l'écriture du scénario à Bruxelles. On peut aisément imaginer la qualité de ses cours au vu de son premier roman, Débâcle, qui a débarqué en France tout auréolé de son...
le 10 mars 2018
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2
Après avoir lu les premières pages de Débâcle, j'ai eu l'impression d'avoir amorcé la lecture d'un roman plutôt banal. En effet, se rendre à une fête qui ne nous attire pas vraiment ne constitue pas en soi un événement très exceptionnel. Mais je me doutais bien que cette apparente banalité devait dissimuler un secret que j'ai eu envie de connaître. Il faut que je dise que l'écriture de Lize Spit a contribué pour beaucoup à cet intérêt: elle est vivante. Elle nous permet de lire avec tous nos sens et d'entrer dans l'univers où nous convie l'auteure.
Et soudain, cette maîtrise de l'écriture devient maîtrise de l'intrigue. Du passé au présent, de l'été à l'hiver, de l'enfance à l'âge adulte, l'auteure nous entraîne dans la débâcle de la vie des personnages. Aucun d'eux n'est épargné. Ils sont tous emportés par le courant qu'ils ont eux-mêmes créé. Chaque mot, chaque paragraphe, chaque chapitre et surtout chaque traversée du temps contribuent à les emporter un peu plus loin. Que dire de la finale? Tout en la préparant avec une grande finesse, l'auteure nous la jette au visage comme une trombe d'eau (ou comme un bloc de glace) qui ne nous laisse pas intact.
D'aucuns diront que ce roman, tant par le portrait qu'il trace de la vie dans un petit village que par la brutalité de ses habitants, est choquant. À ceux-là, Lize Spit dit avec une grande maîtrise que la vie sait être choquante et qu'elle n'épargne personne.
Un roman à lire pour mieux nous rappeler que rien n'est simple et que nous sommes tous et toutes susceptibles d'être confrontés à une débâcle.
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Créée
le 1 août 2020
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