Débutant ACABISTE, passez votre chemin

Clairement, e suis un néophyte des thèses abolitionnistes (celles qui visent à abolir la répression policière et carcérale de nos vies), et ce livre ne m’a pas vraiment aidé à y voir plus clair.Enfin, disons que c’est une introduction à un livre d’introduction.

Si l’on n’est pas familier avec les thèses de gauche radicale, je pense que ce livre est trop touffu, nébuleux.

Déjà, l’objet en lui-même est bien fait : c’est agréable à lire, un bon point. Deuxième bon point pour le lecteur, ce n’est pas un seul auteur qui écrit sur le sujet, mais plusieurs, ce qui permet d’aborder différents angles. Troisième bon point : les auteurs reconnaissent qu’il n’y a pas de solutions immédiates à l’heure actuelle. Mais la distribution des bons points s’arrête là, malheureusement.

J’étais en quête d’un ouvrage sur le sujet de la police, et la libraire me l’a vivement conseillé. Je m’attendais donc à une véritable introduction au sujet. Mais souvent, les auteurs se contentent de pointer là où ça fait mal, de souligner la jonction entre l’État capitaliste et la police, et son rôle. Trop souvent, on dirait que ces critiques sont superficielles (ce qui ne veut pas dire qu’elles ne reposent pas sur des bases réelles, attention). La partie sur le rapport entre le féminisme et la police repose beaucoup sur l’expérience personnelle, ce qui peut paraître "trop facilement débunkable". De plus, bien que je l’aie mis dans la catégorie des bons points, le fait d’écrire si souvent et depuis si longtemps sur un sujet aussi documenté sans pouvoir apporter de réponses finit par affaiblir la critique.

En revanche, deux parties sont vraiment intéressantes : "Tout le monde déteste la technopolice" et "Une autre justice, une expérience de l’autonomie zapatiste".En somme, si vous cherchez une véritable introduction pour comprendre ce sujet, passez votre chemin. En revanche, si vous êtes déjà à l’aise avec ces thèses et convaincus, le livre peut être agréable.