Ah les dystopies dans la littérature jeunesse. Depuis quelque temps j’ai l’impression de voir ça partout. Sur les forums, sur booktube, la littérature dystopienne et les ouvrages « young adulte » prennent le pas sur les classiques - George Orwell et son majestueux 1984 semble oublié. Mais j'ai tout de même voulu tenter pour voir ce qu'il pouvait en ressortir. Jusqu'alors je n'avais vu que les adaptations cinématographiques d'Hunger Games qui n'étaient pas parvenues à me convaincre. Je me suis donc plongée dans Delirium sans grande conviction. Les débuts sont lents, il m’a fallu du temps pour vraiment entrer dans l’univers. Malgré ces appréhensions, j’ai fini par me prendre au jeu. J'avais toujours plus envie de savoir ce qui allait arriver à Lena, Alex et Hana. J’ai donc fini par dévorer les derniers chapitres d’une traite. Et je pense bien poursuivre avec les tomes suivants.
Sans avoir de qualités rédactionnelles exceptionnelles (du moins dans la traduction, je n’ai pu me procurer la VO), le texte se lit facilement. On sent qu’il est rédigé pour être accessible aux adolescents. Lauren Oliver parvient à décrire parfaitement son idée originelle : un monde dans lequel l’amour est une maladie contagieuse et mortelle qu’il faut supprimer grâce à un Protocole, une opération médicale, que tous les habitants de Portland subissent à 18 ans. Le talent de l'auteur réside surtout dans sa capacité à décrire un sentiment aussi complexe que l’amour.
Je ne retiendrai que ces quelques mots : « Je t’aime. Souviens-toi. Ils ne peuvent pas nous enlever ça. »
Je ne me jetterai probablement pas à corps perdu dans la littérature young adult à l’avenir, mais Delirium m’aura permis de retrouver ce qui m’avait poussée vers la lecture alors que j'étais adolescente : cette possibilité qui s'offre au lecteur de découvrir des univers multiples, merveilleux ou terrifiants.