Dernière nuit à Twisted River par Plume
J'ai finalement eu peu d'écho sur ce roman d'Irving depuis sa sortie, ce qui je pense m'a aidé à patienter jusqu'à sa sortie en poche (plus facile de le mettre de côté quand on ne nous le met pas sous les yeux fréquemment !).
Je ne regrette pas cette attente pour deux raisons, en premier lieu pour mon rayon Irving qui reste ainsi homogène et en second pour l'investissement car au final il n'aurait pas mérité son achat en grand format...
Il faut déjà prendre patience avec les 150 premières pages, mais c'est assez habituel avec Irving. On se perd dans le flot de personnages, les plongées dans les anecdotes et les aller-retour entre passé et présent. C'est donc une étape nécessaire pour se couler dans le rythme et dans l'ambiance, pour identifier et apprécier les personnages clés.
Toujours est-il que cette sensation de flou persiste jusqu'aux dernières pages. Une fois les personnages principaux clairement définis, le défilé des secondaires est étourdissant, comme celui des lieux d'ailleurs.
Ce qui fait de ce roman présentant tout de même trois générations une lecture difficile et souvent égarante.
Pour le reste on retrouve les thèmes chers à Irving ; celui de la relation parent-enfant, le secret familiale, la figure de l'écrivain, la succession d'évènements et de hasards qui s'enchaînent en frôlant l'improbable... Tout comme son art du personnage ; Ketchum est marquant et réussi, c'est même la grande réussite du roman à mes yeux.
Au final c'est un bilan mitigé car bien que j'ai aimé l'ambiance et la trame je me suis souvent ennuyée. Ce n'est pas très digeste par moment avant de redevenir prenant... une lecture en dents de scie si on peut dire.
Irving m'avait habitué à mieux, j'en attendais plus je le reconnais. J'ai parfois eu le sentiment d'avoir entre les mains un Monde selon Garp un peu brouillon, dommage !
Je suis tout de même contente d'avoir fait cette lecture, le personnage de Ketchum et quelques points du roman dont Irving a le secret en valent tout de même la peine à mes yeux.