Dans cette biographie romancée, Stewart O'Nan nous fait (re)vivre les trois dernières années de la vie de Francis Scott Fitzgerald, chef de file de la Génération perdue. Sans-le-sou et criblé de dettes, l'auteur – entre autres – de Gatsby le magnifique et Tendre est la nuit fut obligé de travailler comme scénariste à Hollywood pour subvenir à ses besoins – profession qu'il dénigrait pourtant. Entre la scolarité de sa fille et les soins de sa femme schizophrène internée à grand frais dans un institut spécialisé, l'argent nécessaire pour couvrir ses dépenses est un réel problème pour l'auteur qui peine à honorer ses factures. Rongé par l'alcool et en panne d'inspiration, sa rencontre avec Sheilah Graham, une journaliste mondaine dont il s'éprend, va le remettre en selle ; mais le monde cruel de Hollywood – qu'il décriera dans Le dernier nabab, roman inachevé sur lequel il mettait la dernière main lors de séjour californien – va miner son moral et ronger sa santé.
C'est avec talent que Stewart O'Nan nous raconte la triste fin d'une légende littéraire. Par le truchement de sa prose somptueuse, il nous montre que Francis Scott Fitzgerald garda intact jusqu'au bout son goût pour la littérature, et ce malgré les vicissitudes de sa fortune qui ne l'aura pas épargné dans ses dernières années. Ultra-documenté, le récit nous transporte au plus profond des états d’âmes de l'auteur déchu et des relations difficiles qu'il entretenait avec Zelda, sa femme, et Scottie, sa fille ; ce roman nous offre sur un plateau ses tourments, sa complexité et ses contradictions.
Magnifiquement traduit, Derniers feux sur Sunset est un roman splendide, mélancolique et poignant.