Neil ? Vous m'demandez d'parler d'Neil. Pfff ! Z'avez vraiment b'soin d'moi pour ça !

Ca fait longtemps qu'j'l'ai pas rencontré d'tout'façon. Et quand j'dis longtemps... mouais, bon, vous m'comprenez. Non ? Pas grave.

I laisse des traces, ici et là, vous l'savez très bien, s'riez pas v'nus m'voir sinon. Ca a toujours été un sacré nouvelliste, plus qu'un romancier, si vous m'demandez mon avis. L'est jamais aussi bon qu'dans les machins courts, genre poème, roman graphique (Sandman ! vous connaissez pas Sandman ? Vous connaissez pas Neil.), tout ça.

"Miroirs et fumées", c'était bien, c'était très bien même, les pitch... baroques, inquiétants et intimistes et pis une écriture... ouais poétique, ouais, mais to the point aussi, faut pas croire – vrai, il en fait parfois un peu trop, mais en dire trop, ça jamais !

Alors, si vous voulez des nouvelles d'Neil, chuppose qu'vous n'avez qu'à suivre l'bouquin, tiens ! C'est comm'l'ot en mieux. Tente-et-uns arcanes, vous faut quoi d'plus ?... Dans l'ordre qu'vous voudrez, 'l aime pas les impératifs, catégoriques ou grammaticaux *rire gras*. Chuppose qu'vous trouvrez bien un chmin – en tout cas, c'est comme ça que j'fais, moi, quand j'ai b'soin d'lui.

Horrib' ? Non, non, non, c'est pas horrib', pas « rorrifique », vous diriez, c'qu'il fait l'Neil. C'est... oui, j'pense qu'ça peut vous paraître _étrange_, d'l'autre côté, là, d'la page. Mais c'est souvent vach'ment drôle, v'savez. Absurde. Même pour moi. Passque... c'est très décalé au fond. I va vite et loin et i connaît plus de trucs qu'bien des gens. Bon, l'est bourré d'références aussi. "Intertestuel", i disent chez vous. Ca s'percute de partout, blang, mais en silence, on l'voit pas toujours v'nir... les improbab'... sont pas si improbab' qu'ça, on sait jamais bien c'qui s'est passé... ni si ça s'est vraiment passé... ou vraiment comm' ça. Vous, vous sentiriez, j'pense, un truc comme du « mythoglogique » ou « d'l'absurd'métaphtysique » hein, qu'vous diriez ? C'est qu'i joue avec les "et si...", le ptit père : et si les Grands Anciens, i gouvernaient effectivement Londres (*rire grotesque* ça c'est même pas inventé), et si un enfant qu'est vivant rencontrait un enfant qu'est mort (très très beau... c'est long la mort... on s'ennuie beaucoup), et si l'Enfer... (m'a foutu les chtons, là, terrifiant – mais ptête qu'i s'agissait pas d'l'Enfer, ptête du Purgatoire, on sait jamais avec lui... traîne ses guêtres _vraiment_ n'importe où, du moment qu'c'est bizarre)... tiens, et si c'bon à rien d'Arlequin, i voulait fêter la Saint-Valentin, hein, comme vous et moi (bon plutôt comme vous *rire ou équivalent*).

Grotexque vous trouvez ? Surprenant, ah ouais ! à vous donner l'vertige, à vous, qu'êtes pas des habitués d'ces labyrinthes là. C'est que les gonzes et gonzesses de Gaiman, i vous ressemblent vach'ment, vous savez. Humains, j'veux dire... avec vos... vos craintes, là, et des aspirations tout comme – mais c'est des gars comme nous – des gars que lui i connaît plutôt bien, moi j'ai jamais beaucoup voyagé – to-tal étrangers, vous voyez ? mais pas comme si y avait pas d'continuité au final. On peut s'causer, quoi. Parfois vous comprenez, parfois pas. C'est pas toujours important d'tout comprendre. Pas toujours bon, même. Parfois c'est très beau. J'veux dire quand t'as pas tout compris. C'est ça qui ouv' des portes. Comme dans ses poèmes – mêm' moi j'y comprends pas tout, mais j'pense aussi qu'y a pas à... qu'il le fait exprès, quoi ! 'est juste qu'ça t'envoie ailleurs - sous des tropiques qu'tu r'connais sans les r'connaît'.

Enfin merde, qu'est-c'qu'vous attendez encore, là ! Ch'peux rien vous dire d'plus qu'est pas dans ses livres ! Et moi, j'vais être en r'tard avec vos conn'ries. Et z'irez m'remet' c'te saloprie qu'vous m'avez appelé avec là où qu'vous l'avez trouvée. J'connais personnell'ment son proprio et risque d'pas êt' content. Du tout. Et c'est du genre à éviter d'énerver. Si vous voyez c'que j'veux dire. Non ? Vo' problème ! Moi, j'm'en fous. Ciao !
Kliban
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Là où je m'évade, Petits Pays des écritures plaisantes et Horrifications

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le 4 juil. 2011

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Kliban

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