Contre toute attente, j'ai sincèrement apprécié ma lecture. Je partais avec un a priori négatif car en lisant le pitch, j'y ai découvert l'énième histoire d'une femme qui, à la mort d'un de ses parents, se plonge dans les correspondances, albums photos, souvenirs, etc. pour mieux comprendre le défunt et revoir sa relation à lui à la lumière d'une belle et profonde introspection.
"Des gens comme il faut" est tout cela mais avec un petit quelque chose de plus. C'est sans doute dû à l'écriture que j'ai trouvé brillante. Le style de Florence Châtaignier m'a rappelé celui de Marie-Hélène Lafon. Direct, sans fioritures, mais en même temps pas du tout racoleur, sans envie de choquer. Il n'y a d'ailleurs pas de vraie tension psychologique dans ce roman mais une forme larvée d'autobiographie. Est-ce parce que le décès prématuré de ma propre mère est encore récent que ce récit a résonné en moi ? Peut-être. Sans doute. J'ai laissé l'alchimie opérer.
Fleurianne, la narratrice, s'attache à retracer la chronologie de ses aïeux en y mêlant des souvenirs visuels, olfactifs, charnels, etc. L'atmosphère se fait intime, familiale pour mieux révéler - sans pathos - les drames, les secrets, les rendez-vous manqués d'une famille somme toute assez ordinaire à laquelle beaucoup pourront s'identifier.