Tony, Jimmy, Vic, Don et les autres
Sur la couverture, nous avons deux icônes télévisuels du 21ème siècle : Walter White & Tony Soprano, même si "Les Soprano" ont commencé en Janvier 1999, mais finissant en 2007. C'est le plus gros défaut de ce livre, pourtant passionnant, vu que "Breaking Bad" est traité furtivement sur la fin, ce qui laisse un sentiment de frustration, en ayant l'impression de s'être fait avoir.
Malgré tout, c'est une mine d'informations pour tout amateurs de séries. "Les Soprano" se taille la part du lion, considéré comme le point de départ d'un nouvel âge des séries, surtout par le biais du personnage de Tony Soprano, l'anti-héros par excellence. Mais c'est surtout une mise en lumière de ses créateurs, les Showrunners, avec en figure de proue David Chase, homme complexe à l'ego démesuré et tyran dans sa script room, d'ou va émerger divers talents : David Milch (Deadwood), Terence Winter (Boardwalk Empire), Alan Ball (Six Feet Under, True Blood, Banshee) et Matthew Weiner (Mad Men), pas forcément crédité, vu que David Chase estimait; parfois à juste titre; le seul capable de rendre ses "Soprano" exceptionnels.
Cet univers est intéressant, on découvre les liens entre chacun, comment Mad Men a atterrit sur AMC, ou le duo David Simon & Ed Burns ont mis beaucoup d'eux dans "The Wire", ou la peur des dirigeants de la FOX face à la violence de Vic Mackey dans "The Shield", série de Shawn Ryan avec Kurt Sutter en scénariste lors des deux premières années, avant de se lancer dans sa propre création "Sons of Anarchy", avec sa violence et une nouvelle icone, en la personne de Jax Teller.
On découvre aussi les coulisses de l'émergence d'HBO, grâce aux "Soprano", évidemment, puis "The Wire", alors que "Oz" est à peine cité. Mais aussi, d'AMC & FX, devenant des concurrents sérieux à HBO, mais aussi une source d'émulation pour les créateurs, même si l'âge d'or semble prendre fin.
Pourtant, la télévision semble prendre le pas sur le cinéma, les "stars" du grand écran n'hésitant plus à venir jouer dans des séries. Mieux encore, Steven Soderbergh a pris sa retraite des plateaux de cinéma, pour prendre place sur ceux de la télévision, avec son bijou "The Knick".
Un livre que se doit d'avoir, tout fans de séries, sans oublier des séries du 20ème siècle, en avance sur leur temps, comme "Hill Street Blues" et "NYPD Blues" avec le père de tout ses hommes tourmentés, Sergent Andy Sipowicz, interprété par Dennis Franz.