Rédiger une critique sur ce monument de la littérature américaine n'est pas chose facile.
Pourtant après ma lecture passionnée des tribulations de Georges et Lennie, l'envie de faire durer un peu plus longtemps la fiction est trop forte.
Alors que l'histoire se déroule sur une très courte durée, j'ai l'impression d'avoir passé plusieurs années au côtés de Lennie, Georges mais aussi des autres gars croisés au ranch.
Tout au cours de l'intrigue, j'assiste impuissante à la loi du destin et à la fatalité du dénouement.
Un sentiment contrasté par l'évocation continuelle du fantasme de la petite ferme, à laquelle moi aussi je me surprends à rêver. Je souhaite plus que tout que les deux compères parviennent à leur but, mais la mélancolie persistante du récit me fait comprendre qu'ils n'y arriveront pas.
L'intervention (divine) de Candy donne pourtant un semblant d'espoir, le duo pourrait devenir un trio et la solitude qui les embrasse pourrait peut-être disparaître.
Car la solitude est partout et chaque personnage cherche à sa manière, à s'en éloigner. Pourtant, la force du lien entre Lennie et Georges est immense, leur loyauté sans faille et leur amitié au delà du trépas.
Le patte brute du récit et le style cru des dialogues ajoutent une dimension réelle et terrible à l'histoire, dont je voudrais pouvoir changer la destinée, pour moi aussi, aller soigner les lapins.