On peut parfois reprocher à Olivier Adam un petit côté "téléfilm de France 2", tant certaines situations sont convenues et attendues : on sympathise et on se tape la voisine, la vieille dame qui prend des leçons de conduite boit du thé dans de la porcelaine et est très seule et très gentille, la maîtresse met tout de suite de côté les enfants du héros, qui essaie de sauver tout le monde mais n'y arrive pas, le flic est bourru-sympa... C'est un peu gros, tout ce qui lui arrive, à ce Paul Anderen ! C'est un peu aussi "tout le monde il est beau..." derrière le "tout va mal tout fout le camp".
Mais la grande force de ce roman, c'est le point de départ et la trame : Sarah, la mère de famille, a disparu. Si l'on excepte les petits détails mentionnés plus haut, ce roman est une réussite lorsqu'il raconte comment le père et ses deux enfants tentent de survivre à l'ignorance d'une perte. Comment ils souffrent, s'aident, se font du mal sans le vouloir. Comment la société les malmène et les épaule à la fois. Et puis, quand même, on a envie, nous aussi, de savoir le fin mot de l'affaire : où est Sarah ? Une mère peut-elle réellement abandonner ses enfants sans se retourner ?
Si l'on ne se lasse pas des thèmes récurrents et du profil-type du héros d'Olivier Adam, on peut se laisser embarquer, encore une fois, dans une douloureuse histoire qui sonne au final très vrai. Efficace et très cinématographique.