Voici un roman, premier tome d'une trilogie, qui s'inspire, nous dit-on, de la tragédie de Shakespeare Antoine et Cléopâtre. N'ayant pas lu l'œuvre en question, je ne m'avancerais donc pas à critiquer cet aspect du récit.
L'action se déroule dans une ville misérable et surpeuplée (San-Er, la capitale du royaume) où chaque année a lieu une compétition sanglante récompensée par un prix faramineux. N'importe qui peut s'y inscrire, et la seule règle pour gagner est d'être le·a dernièr·e vivant·e, ou plus exactement la dernière personne a avoir son bracelet de candidat·e actif (on peut tout à fait abandonner en cours de route en désactivant son bracelet). Ce jeu de massacre fait fort penser à des films comme Le prix du danger, son remake américain The running man, ou plus proche de nous et plus frais dans nos imaginaires, Battle Royale ou The Hunger Games.
Évidemment, le sport est sanglant à souhait (pour la joie des habitant·es de San-Er), mais aussi dangereux, car la plupart des candidat·es possèdent une caractéristique physique qui peut impacter sur les spectateurs du jeu : le transfert.
En effet, sans que le phénomène soit clairement explicité, certaines personnes sont capables de se "téléporter" dans l'enveloppe physique d'une autre personne, abandonnant leur corps comme une coquille vide. Cette aptitude à "transplaner" (si j'ose dire) d'un corps à l'autre permet de surprendre ses adversaires, voire d'échapper à la mort si on est pas trop loin d'un hôte au moment où les choses tournent mal.
Mais après cette longue contextualisation, parlons un peu des personnages. On en compte trois principaux : Calla (notre pseudo-Cléopâtre), Anton (le pseudo-Antoine, obviously) et Auguste (notre pseudo-Octave). Tous trois sont liés de près ou de loin à la famille royale, et ont un intérêt à ce jeu sanglant.
Calla veut tuer le roi. Anton récupérer la récompense pour sauver son amour et Auguste que Calla parvienne à ses fins pour remplacer son père adoptif sur le trône.
Contrairement à ce que pourrait laisser croire ce trop long préambule, le récit ne va pas tant que ça s'articuler autour de la compétition sanglante. On aura bien sûr droit à quelques scènes, mais le cœur de l'intrigue va tourner autour des complots autour du palais d'une part, et l'histoire d'amour naissante entre Calla et Anton.
Le gros plus de ce roman, c'est sa qualité d'écriture. les scènes de baston sont très dynamiques et graphiques, les dialogues piquants juste ce qu'il faut. le côté romance est un ton en dessous en comparaison, mais reste efficace.
Ce premier tome campe bien son décor, propose des personnages réussis et attachants et réserve même son lot de plot twist surprenants.
Une bonne surprise, vu que je ne m'attendais pas à grand chose.