Je suis tombée par hasard sur ce petit chef-d'oeuvre français en fouinant dans les bouquins délabrés que donnait gracieusement le CDI de mon lycée de l'époque. (La seule chose que je regrette c'est d'avoir appris après l'avoir lu qu'il s'agissait d'un roman policier parmi une série...) En tant que fan de film d'horreur et de mindfuck, pauvre lectrice du dimanche que je suis, j'ai découvert une pépite qui m'a implicitement rappelé l'écriture crue et sale de l'Américain Stephen King, mon auteur contemporain préféré.
Le titre poétique du roman apparait déjà comme un indice ou un aiguillage que nous offre gracieusement Franck Thilliez. Celui-ci, qui donne son prénom au protagoniste, m'a fait frémir d'horreur dans ses descriptions chaotiques, à travers son intrigue policière construite sur la forme d'une chasse aux indices laissés par le mystérieux meurtrier fanatique (ce qui me fait aujourd'hui penser à l'intrigue du film Seven). A côté de l'intrigue policière est parallèlement développée une intrigue rivée sur le personnage principal, à la fois psychologique et tout aussi mystérieuse, presque fantastique. Thilliez semble essayer de nous perdre au fil du roman pour mieux nous mener par le bout du nez.
Ce qui est fort dans son récit c'est qu'il réussit à créer un lien émotionnel assez fort entre le lecteur et le protagoniste au point de m'attrister dès le moment où j'ai dû dire au revoir à Sharko à la fin de ma lecture. C'est ce qui m'a d'ailleurs donné envie de lire d'autres oeuvres de Franck Thilliez, en espérant ne pas être déçue. Toujours est-il que Deuils de Miel m'a grandement marqué et touché.