1001 ça fait beaucoup.

Je découvre Salman Rushdie avec ce livre, je ne connaissais les Versets Sataniques que de nom, peut-être donc que c'est pour ça que je n'ai pas vraiment accroché.

Première réflexion autour du livre: ah, les mille et une nuits, c'est un thème plutôt fécond, c'est ancré dans l'imaginaire collectif, ça promet. Alors on se lance.

Le début est accrocheur, ça ménage du suspens, c'est plutôt bien foutu, ça donne envie. Mais je trouve que la suite ne satisfait pas les attentes qui sont créées au début; ou pas très bien. J'ai eu un peu de mal avec le jonglage entre les personnages, mais peut-être que j'étais seulement trop distraite. Bon, voilà, c'est un peu du détail.
Seulement quand on arrive dans le moment fort de l'action, que tous les enjeux sont fixés, tout se dégonfle un peu, et je trouve que le récit tombe dans des clichés terribles.

Déjà le monde des djinns colle un peu trop à ce que tout le monde imagine, je trouve ça trop facile, même si l'explication donnée (l'architecture humaine et les jardins et les thermes c'est super sympa alors on va le refaire en haut histoire d'avoir des belles choses aussi) est sympa.

Ensuite, le personnage du djinn brute-super-méchant qui décide en fin de compte d'adopter la stratégie que murmure le philosophe aigri, on connaît: les brutes sans cervelle ça marche jamais, évidemment, vu et revu (si ça avait marché, ça aurait peut-être été plus sympa, non?). Et, pour couronner le tout, la conclusion du livre, c'est beaucoup trop :

Peut-être que c'est à cause d'un cours récent sur le romantisme, mais je trouve ça d'une platitude sans nom.

En fait, ce qui m'a gêné, c'est que la reprise du monde des mille et une nuits était bien parti, mais la réappropriation est mal passée, et la reprise des choses bien connues (qui n'est pas une tare du tout), a été mal faite, à mon sens.
Cependant, bien entendu, on trouve une résonance avec l'actualité, il y a des passages lumineux qui reflètent de l'actualité récente; même d'ailleurs le propos principal, la guerre des Mondes ! c'est peut-être ce qui a été retenu du livre en général.
Mais à mon sens, si le propos avait été plus digeste en général, la résonance aurait peut-être mieux fonctionné.