Les coaches, Julia De Funés les décrit comme une après-midi coincée devant M6 (relooking, homestaging, médiation sexuelle et familiale). Le nœud du problème se trouve dans le titre : comment aider une personne dans sa singularité, dans son unicité avec des mots destinés au plus grand nombre ? Dans un premier temps elle fait l’était des lieux ; elle tire à balles réelles (on ressent un peu de cruauté par moments, moi j’aime bien la cruauté, mais ça ne peut pas plaire à tout le monde). Dans un second temps, elle apporte des solutions au questions existentielles que se posent les lecteurs de ces livres. Et c’est intéressant, parce qu’elle utilise un ou plusieurs philosophes pour chaque problème particulier, (coïncidence avec le vrai soi ; voire même existence du soi, et bien d’autres questions). Pour qui je conseille ce livre ? Pour ceux qui aiment bien ricaner comme moi, mais surtout pour ceux qui aiment la philosophie. Si ce n’est pas votre tasse de thé, passez votre chemin (d’autant que la deuxième partie ressemble à deux heures en salle B12 un lundi après-midi).
Ce que je peux regretter : les multiples occurrences du mot « comportemental » sur le banc des accusés me donnent l’impression que l’autrice est du côté psychanalyste — or la psychanalyse refuse tout autant de se soumettre à des preuves « randomisées » que les solutions miracles. D’ailleurs, les théories de Freud dans la guérison d’un patient sont aujourd’hui autant remises en cause que ces pseudo-sciences (Ben oui, expliquer l’angoisse d’une femme par son avis de voler le phallus de son père, ou la phobie des chevaux d’un homme par son angoisse de la castration, ça n’allait pas tenir 3 siècles non plus). Alors que les thérapies comportementales (dans le cadre médical) ont une efficacité prouvée. D’ailleurs elle remet en question les neurosciences dans l’étude des pensées, je ne suis pas vraiment d’accord sur ce point, surtout que ses arguments s’affaiblissent à ces moments précis (on aurait « perdu notre âme » à se laisser réduire par des statistiques et autres camemberts). Je pense à titre personnel que dépassionner un trouble psychique comme on le ferait avec une épilepsie ou autre trouble neurologique aide beaucoup plus le patient que vouloir à tout prix lui faire dire qu’il voulait se taper sa mère quand il était petit (mais cela ne nous regarde pas). Deuxièmement, je pensais vraiment qu’elle allait parler du fait que la recherche d’un bien-être individuel éloignait d’une solution collective (et donc politique). Bref, que ce développement personnel participait à une vision inégalitaire, et méritocratique du monde. Que cette bienveillance sirupeuse était souvent reprise dans le monde du travail (la fameuse horizontalité, où comment critiquer les agissements d’un patron si amical, ou même lui demander des droits sans être mal à l’aise). Mais non, et c’est un peu dommage, parce que le gros danger, selon moi, se situe là. Mais bon vais-je critiquer un livre précis et documenté pour autant ? La réponse est oui, je viens de le faire. Désolée. Parce qu’il est bien en vrai. :D