Le regard attentif, ingénieux et poétique de Colette s'attarde sur ses animaux domestiques, Kiki-la-Doucette et Toby-chien, et nous entraîne dans des considérations faussement naïves sur notre espèce à nous. C'est drôle, finement observé, enlevé, parfois mélancolique ou cruel, bref, ça brasse toutes les émotions primitives qui font le sel de la vie, même vue à travers les yeux myopes d'un bull ou fendu d'un angora. Les conversations entre les deux sont prétextes à nous faire deviner les joies ou les vicissitudes des "deux-pattes" qui s'agitent autour des mascottes de la maison. Tour à tour amusants ou pathétiques, les humains semblent graviter en apesanteur autour des individus les plus incarnés de la maisonnée, qui se livrent aux joies de la sieste, frémissent pendant l'orage ou aiment leurs compagnons bipèdes jusqu'au délire. Bref, un livre de chevet pour tous les humains qui ont la chance d'être attentifs aux petites bêtes, ça n'est pas donné à tout le monde, et Colette connaît visiblement le prix inestimable de cette faculté essentielle.