« Dieu est un pote à moi » est l’échouage d’un roman. Un potentiel énorme gâché par un roman passable mais trop banal. L’idée est sans conteste simple et géniale. Chaque lecteur peut s’imaginer des situations du quotidien où Dieu pourrait intervenir et il aurait été intéressant de les retranscrire. Elles auraient put être marrantes, déprimantes, réelles, fictives, fantasmées, historiques, spatiales, toucher quelques personnes ou le monde entier, réaliser les rêves absolus du héros comme ses pires cauchemars et pourquoi pas imaginer l’intervention d’autres dieux ?
Bref, un titre comme ça appelle l’œil et nous appâte. Cependant, l’histoire reste banale. Le héros réussit grâce à Dieu ses pérégrinations tout au long de sa vie mais, vers le milieu du roman, on sent la stagnation du héros. La mort de sa femme est trop impitoyable pour lui pour qu’il redécolle. On ne sent plus d’énergie dans le roman, ni dans le héros même avec les conseils de Dieu. Cela nous donne un livre en deux parties. Le début est drôle et énergiques avec des situations comiques bien trouvées, la seconde partie est fade, au rythme lent et sans vie ; le héros se cherche jusqu’au bout du livre. La mystérieuse question de Dieu rate aussi la marche. Dévoilé au début du roman, elle essaie de nous tenir en haleine mais son dénouement est rapide, sans conséquence. Il n’y a aucun enjeux à cette question. Ainsi, on loupe un grand final divin.
Du côté positif, l’Amour décrie par Dieu est assez bien retranscris. Souvent écrit dans les livres de façon gnangnante, ici les propos tombent juste et sont touchants. Les premières pages sont aussi bien tournées. Démarrer un roman avec un vendeur de sex-shop sans ambition est justement ambitieux.
A mon avis, ce roman manque de développement. En partant du principe du livre, n’aurait-il pas fallut continuer à développer une autre histoire plutôt que de rester sur celle de notre héros dépressif ? Cela aurait redonner de la vigueur à l’histoire nous aurait sortie de la mélancolie du héros. Je comprend que ce spleen et que l’amour de sa femme est une trame de l’histoire mais au détriment du rythme.
Si on suit la logique de ce roman, l’Amour envers un être cher peut être plus fort que tout autre amour. Ceci est une belle morale, mais la première chose que voit le lecteur est le le titre « Dieu est un pote à moi ». Un livre avec un titre au style populaire, on s’entend à un autre genre de livre qu’un roman sur l’Amour. Quand on emploie « pote » dans son titre, on s’attend à quoi ? Le titre d’un livre est comme un contrat avec le lecteur. Il annonce le genre de lecture que l’on va lire. Ici, le contrat est comme bafoué. On ouvre alors le livre, on passe les premières pages. On se marre mais on attends le cœur du roman, mais on arrive au spleen. Les pages passent et on comprend que ce que l’on nous avait promis au début n’arrivera pas. Déception. C'est peut-être un problème auquel se sont confrontés certains lecteurs.
Le problème majeur du livre ne serait donc pas l’histoire, le spleen ou bien le thème de l’Amour (qui m’a touché) mais au contraire, juste le titre.