Deux et deux font quatre n’est pas un jeu innocent

Au XVIIe siècle, la toute jeune science expérimentale fondée sur les mathématiques est en plein essor. Dans Dom Juan, Molière témoigne alors du changement de mentalité en cours. A l’acte III, un personnage – probablement un ecclésiastique – tente de convaincre Dom Juan de l’existence de la providence divine par la considération des œuvres de la nature (qui sont belles, harmonieuses, obéissant à un dessein, etc.). Pourtant Dom Juan semble plus que dubitatif.


L’homme religieux l’apostrophe alors de la sorte :


« Est-il possible que vous ne croyiez point du tout au Ciel ? »


Dom Juan réplique :


« Je crois que deux et deux sont quatre, et que quatre et quatre sont huit. »


Car Dom Juan, loin d’être un simple libertin amoureux, est aussi un libertin philosophique. A l’époque, il était encore possible de congédier le libertin : Pascal proposait à celui qui croit uniquement à deux et deux font quatre l’argument du Pari. Le problème ne semblait pas mériter qu’on s’y attarde plus que quelques pages.


Depuis, ce qui était encore pour les contemporains de Molière une simple règle arithmétique est devenu l’unique repère à quoi l’esprit humain puisse se raccrocher. Pour preuve, l’homme religieux contemporain, plutôt que de lui claquer la porte au nez, court désespéramment après le libertin. Il écrit non pas Les Pensées mais Dieu, la science, les preuves. Et si ce n’est pas assez clair on précise par le sous-titre « La science, nouvelle alliée de Dieu ».


Sur ce, le libertin lui rend la pareille avec Dieu, la contre-enquête. Il est expressément précisé que l’auteur est docteur en sciences : voici donc « la réponse scientifique » au livre de Bolloré –manière implicite de dire que celui-ci ne l’était pas. Deux et deux font quatre est décidément très intimidant.


Tout cela est très étrange : la question de l’existence de Dieu aurait-elle intégralement changée de nature pour se voir dorénavant investie par les sciences ? Je dois reconnaître mon étonnement, car je pensais naïvement – Thomas Durand le concède lui-même – qu’en science « on ne produit pas de vérité absolue, mais des modèles explicatifs du monde que l’on remet constamment à l’épreuve du fonctionnement du réel » (p.23). Du coup, quelle "équation", quelle "loi", quel "modèle" se verra assimilé à Dieu ?


Pourtant, Thomas Durand semble faire volte-face quelques chapitres plus tard : il est tout à fait possible pour la science de parler de Dieu, elle est même en première ligne. Le chapitre 24, « La science a-t-elle le droit de parler de Dieu ? » répond de façon tout à fait catégorique. La science parle, voilà qui est intéressant… Il y a donc un sujet qui lui prête sa voix – en l’occurrence Michel-Yves Bolloré ou Thomas Durand.


Bref, eu égard à toutes ces promesses, on est logiquement en droit d’attendre que la partie du livre qui s’occupe de déconstruire les fameuses "preuves", à défaut de faire pure œuvre de science, entretienne tout du moins un rapport étroit avec elle. Vérifions cela par un inventaire des différents champs du savoir que recouvrent les "preuves" présentées dans le livre :



  • La preuve cosmologique. Preuve par la "contingence" du monde, développée chez Leibniz ou Thomas d’Aquin. Philosophie.

  • La preuve par le commencement. Argument dit du "kalam", abordé dans la scolastique islamique médiévale. Philosophie.

  • La preuve téléologique. Principe anthropique (XXe). Philosophie de la physique (philosophie de la nature).

  • La preuve par le design. Théologie naturelle, développée au XVIIIe et XIXe par William Paley (entre autres). Philosophie de la biologie (philosophie de la nature).

  • La preuve ontologique. Saint Anselme, Descartes ou encore Hegel. Philosophie.

  • La preuve par la raison. Argument de C.S. Lewis. Philosophie (épistémologie).

  • La preuve par la morale. (+ Problème de l’existence du mal). Philosophie morale.

  • Les preuves historiques. Preuve par l’universalité de la croyance en (des) dieu(x). Anthropologie, sociologie des religions.

  • La preuve par les miracles. (?)

  • La preuve par l’expérience mystique. (?)

  • La preuve par les Ecritures. Fiabilité et origine des textes sacrés. Exégèse biblique, histoire, archéologie.

  • Le pari de Pascal. Philosophie.

  • Le miracle de Fatima. (?)


(Note : J’ai mis un point d’interrogation pour les domaines de connaissance qui me paraissent flous ou incertains, voire hors sujet en vue d’une investigation rationnelle de l’existence de Dieu).


Alors, qu’en est-il ?


On ne peut évidemment pas affirmer que la science n’a rien à dire sur aucun de ces sujets, mais force est de constater qu’elle reste une discipline assez périphérique, et ce dans la grande majorité des cas. « La science a-t-elle le droit de parler de Dieu ? », certes oui, mais indéniablement moins que la philosophie. Et quand c’est effectivement le cas, c’est la philosophie qui la fait parler.


Mais alors, que peut bien avoir à dire d’intéressant un docteur en biologie (physiologie végétale) sur des problèmes qui sont par nature philosophiques ? Loin de moi l’idée de réserver la philosophie aux experts mais Thomas Durand nous recommande fortement de « déléguer une partie de la connaissance vers des référents, des experts auxquels nous faisons confiance. »


Peut-être serait-il raisonnable alors de ne pas croire, a priori, ce que raconte Thomas Durand sur le sujet. De faire œuvre de scepticisme, au moins de prudence. Que ses admirateurs ne s’en formalisent pas trop : après tout, ils savent très bien que l’absence de croyance n’est pas la croyance de l’absence.


Il serait surtout opportun de se souvenir que la notoriété de Thomas Durand n’est pas la conséquence de son doctorat en physiologie végétale (de ses travaux dans ce domaine), mais plutôt de son statut de vulgarisateur sur internet. Si on y regarde de plus près, ses vidéos et son travail se réclament effectivement d’une certaine philosophie.


Laquelle ? Le scepticisme scientifique.


Pour commencer, il aurait donc été plus honnête de formuler le sous-titre non pas « la réponse scientifique… » mais « la réponse du scepticisme scientifique… ». Laissons donc le principal intéressé nous parler du scepticisme scientifique. Ça tombe bien, au début de la conclusion il se réclame explicitement de cette filiation. Et là, gros malaise :


« Le quasi-monopole des puissances religieuses sur la philosophie et les sciences durant tout le Moyen Âge explique bien le rejet du scepticisme, école de pensée de l’Antiquité qui doute de la capacité humaine à atteindre une réelle connaissance du monde. »


Et un peu plus loin :


« … l’hypothèse que les sceptiques ont tort, c’est-à-dire que la connaissance absolue est accessible. »


Moi non plus, je ne suis pas un expert en philosophie, mais ne confond-il pas le scepticisme philosophique (dont les origines remontent à l’Antiquité) et le scepticisme scientifique (contemporain de la révolution scientifique du XVIIe) ? Les sceptiques de l’Antiquité auraient-ils uniquement douté de la possibilité d’une connaissance absolue, non pas de la connaissance tout court ?


Qu’y-a-t-il de véritablement commun entre celui qui doute du pouvoir de la raison et celui qui doute de tout sauf de la science ? N’est-ce pas deux mentalités profondément inconciliables ? Les grands héritiers de Pyrrhon se rangent-ils du coté de Descartes, Bacon et Galilée (comme le suggère la conclusion) ou plutôt de Nietzsche, Kierkegaard, Chestov et Camus ? La réponse est sans équivoque... Devant ce qui semble un contresens, on est un peu perdu. Thomas Durand ferait-il donc partie de ces sceptiques que dénonçait Chesterton, ceux dont la prouesse est d’engendrer chez le lecteur des doutes plus grands que leurs propres doutes ?


Car il est pour le moins ironique de le voir se réclamer du scepticisme philosophique qui – rappelons-le – était le postulat épistémologique de départ… des sophistes. Du coup on ne sait plus : est-ce de là que lui vient sa science de la rhétorique et de l’argumentation ? Comme les sophistes, met-il ses compétences au service de l’efficacité d’une argumentation se déployant en dehors de toute vérité ?


Bref, on ne sait plus où l’on en est. A examiner le discours déployé dans ce livre, il est à croire qu’il est effectivement possible de statuer des "preuves" de l’existence de Dieu avec pour seule arme une panoplie de biais argumentatifs. Vas-y que je te glisse un "homme de paille" par-ci, un "argument d’autorité" par-là, un "non sequitur" ailleurs, sans oublier la terrible "analogie douteuse".


Finalement, qu’importe si ces preuves sont ancrées dans la complexité d’un système philosophique, qu’elles impliquent des présupposés méthodologiques, épistémologiques ou encore physiques irréductibles. Par exemple, les "cinq voies" de Thomas d’Aquin sont tributaires de la physique aristotélicienne, l’argument par la "contingence" de Leibniz du principe de raison suffisante, les preuves par le "dessein" d’une philosophie de la nature finaliste (ah non, parait qu’il faut maintenant dire une "illusion d’agent" !). Mais on ne parle pas de tout ça dans ce livre.


Prenons un exemple trop fameux – quitte à me faire l’avocat du diable. La célèbre preuve ontologique (quelle horreur !). Le constat que cet argument refait surface fréquemment dans l’histoire de la philosophie – chez des penseurs de premier ordre – devrait à minima inciter quiconque à un peu de mesure et de réflexion. Il est peu probable que l’argument ontologique soit résumable à un grossier sophisme. Pourtant, Thomas Durand l’expédie en deux pages (quand il croit bon d’en faire 40 sur le miracle de Fatima !). De quelle manière cet argument fut-il utilisé par Descartes, Anselme ou Hegel ? En quoi un certain "idéalisme" philosophique en vient-il inéluctablement à rencontrer ce problème ? Mais non, l’argument ontologique est traité hors sol, résumé à un tour de passe-passe rhétorique, si ce n’est à de la malhonnêteté intellectuelle à caractère prosélyte.


Visiblement, toutes ces preuves étaient donc affaire de "dissonance cognitive" ! Le mystère est éventé, circulez, il n’y a rien à voir. A ce compte-là, on comprend pourquoi « la question de l’existence de Dieu n’a rien de spécialement complexe » (p.25).


Pour reprendre le fil de mon raisonnement, on sait en fait assez vite que Thomas Durand n’est pas un sceptique radical. Il nous explique :


« Depuis le XVIe siècle [...] toute entreprise de connaissance passe par le crible de l’empirisme, la mise à l’épreuve des hypothèses au contact du monde, ce qui force le chercheur à changer son approche »


Notez bien qu’il est spécifié « toute entreprise de connaissance ». Comme il était facile de le deviner, Thomas Durand ne déploie pas sa rhétorique en dehors de toute vérité. Quelle est la sienne ? Pour le savoir, il faut revenir au début du livre.


A ce moment-là, l'auteur croit devoir se prémunir des accusations de "scientisme" : « Exiger de la science ce qu’elle ne peut fournir, c’est tomber dans le scientisme. » ou encore « il serait présomptueux d’affirmer que la science nous livre un accès direct aux secrets intimes de l’univers ». Et pour le coup, je ne peux pas lui donner tort : non, Thomas Durand et la science ne peuvent pas statuer sur l’existence de Dieu (même s’il semble se contredire un peu plus loin p. 303, dans ce qui ressemble surtout à un procès d’intention : « Beaucoup estiment que c’est une hérésie de réduire Dieu à une hypothèse que la science pourrait valider. Leur émoi est sensé : ce que la science pourrait prouver, elle pourrait aussi le réfuter »).


Ca y est, réglé le compte du scientisme ?


"Scientisme" est un terme flou, pouvant signifier beaucoup de choses. D’un côté, les prétentions exagérées de la science à posséder toutes les réponses. Mais aussi la volonté de réduire la connaissance à ce qui est validé par la science expérimentale. En gros l’idée qu’il n’y a de connaissance que scientifique (parlons donc plutôt de positivisme scientifique). Remarquez que cet énoncé n’est pas le résultat des sciences, il n’est issu d’aucune équation, d’aucune "loi" de l’univers. Cette thèse semble se réfuter d'elle-même. Le positivisme scientifique serait une "philosophie" niant toute pertinence à la philosophie...


Que dit donc Thomas Durand de la connaissance philosophique ? Quel statut lui accorde-t-il ? Déjà, une première remarque : au milieu d’un tombereau d’éloges sur la "méthode scientifique" il est bien difficile de trouver quoi que ce soit sur la philosophie et son rapport à la connaissance (274 occurrences pour "science", contre seulement 16 pour "philosophie"...). C’est pour le moins suspect vu le sujet du livre. Du coup j’ai cherché un peu, pour finalement trouver ça :


« La question des valeurs, du sens à donner à l’existence, de la morale, etc. intéressent également d’autres domaines de la pensée [que la science] : en particulier l’éthique et la philosophie qui traitent du bien et du mal. La science est apte à répondre aux questions du vrai et du faux. »


Visiblement, sauf si j’ai compris de travers, la philosophie ne s’occupe dorénavant plus que du bien et du mal. Il faut reconnaitre que c’est du moins très ambigu... Pour nous faire un avis plus certain allons voir plus loin :


« Il y a une légère crispation des philosophes envers les scientifiques qui s’aventurent à répondre à des questions que la science a jusqu’ici laissées à la philosophie. Peut-être les philosophes oublient-ils que les scientifiques sont des philosophes empiristes […] c’est-à-dire des penseurs impliqués dans la distinction entre ce qui est vrai et ce qui est faux. »


Bref, maintenant les scientifiques sont des types particuliers de philosophes, spécialisés « dans la distinction du vrai et du faux ». Je me demande vraiment ce que pouvaient bien faire les autres philosophes en attendant, si ce n’est de s’occuper aussi du vrai et du faux ? Ils se tournaient les pouces ? Non, j’imagine qu’ils coupaient les cheveux en quatre sur des choses qui n’existent pas – dissonance cognitive oblige !


Qu’est-ce qui permet donc à la science une telle prétention à la connaissance, dont ne pourrait se prévaloir aucune autre discipline ? C’est simple pour Thomas Durand : elle est quasi vierge de tout présupposé idéologique ou philosophique. Elle est objective ! La science n’est pas née de conditions historiques particulières, d’une certaine philosophie de la nature (et donc de ses a priori) avant de s’en émanciper. A croire qu’elle est tout simplement descendue du ciel pour révéler la vérité-vraie à l’homme de science. Un peu comme le Saint-Esprit pour l’homme religieux.


Bon, j’avoue je suis un peu mauvaise langue, car Thomas Durand lui-même reconnait que la science a bien quelques préconçus "métaphysiques". Après intense réflexion de sa part, il s’avise que la science présuppose que « le monde est réel » et « le monde est compréhensible » (p.51). Et… c’est tout. Notez, au passage, que la méthode scientifique se base sur un consensus, qui fait « qu’elle est vraie pour tout le monde » (p.284). Elle est donc "universelle" – c’est-à-dire catholique -, comme l’Esprit Saint, je vous dis ! Les théories "scientifiques" (ou qui se prétendent tel) qui ne font pas consensus ne sont pourtant pas si rares : ainsi de la psychologie évolutionniste, fil rouge d’une grande partie du livre. Mais passons...


Mais alors, quels pourraient bien être les autres présupposés de la science ?


Prenons l’exemple du « deux et deux sont quatre », seule et unique croyance du libertin de Molière. La mathématisation de la physique au XVIIe siècle pose effectivement question. Est-elle une lecture orientée du monde ? Les faits expérimentaux de la physique contemporaine sont-ils vraiment une "matière première" ou déjà un "produit transformé", conséquence d’un projet théorique prédéterminé ?


Apportons quelques pistes de réflexion :


Un phénomène ne risque-t-il pas d’être étudié uniquement s’il est susceptible d’être mesuré ? Tout ce qui n’est pas mesurable ne risque-t-il pas de devenir "irréel" ? Notre attention ne sera-telle pas focalisée sur la quantité propre aux objets étudiés, au détriment de leur qualité (trop subjective) ?


Que faire du hiatus créé avec le monde du "vécu", celui du "sens commun" ? N’y-a-t-il pas un décalage problématique entre la perception d’une couleur et une longueur d’onde stimulant un récepteur visuel ? Entre un parfum et une molécule se fixant sur un récepteur olfactif ? Entre un son et une onde faisant vibrer les tympans ? L’intériorité subjective ne risque-t-elle pas d’être interprétée comme une simple illusion ?


Si le monde est mathématique, l’idée la plus spontanée n’est-elle pas de l’assimiler à une immense machine (d’où l’idée d’un "Dieu architecte") ? Ce qui veut dire qu’elle doit pouvoir s’expliquer par des modèles mécaniques. Comment serait-il possible d'observer une hypothétique "téléologie", un "finalisme" dans la nature, si par son essence même le modèle "mécanique" n’admet pas sa possibilité ?


La structure mathématique de la physique moderne n’influence-t-elle pas la tournure d’esprit de celui qui cherche la vérité ? L’esprit ne risque-t-il pas de prendre l’univocité (le propre des mathématiques) pour unique critère du vrai ? L’ambiguïté interprétative devenant alors suspecte ?


Non, les présupposés de la science contemporaine ne se réduisent pas à la réalité du monde et à son intelligibilité. Malheureusement, nombreux sont les esprits chez qui toute problématique doit être intronisée par « deux et deux sont quatre » pour acquérir une once d'existence. Ainsi, si les scientifiques semblent moins "croyants" que la population générale (p. 307), ce n'est pas en raison de leur prétendue "supériorité" (?) intellectuelle mais parce qu'ils finissent tôt ou tard par avoir l'idéologie de leur méthode.


Heidegger disait fort justement que « la grandeur et la supériorité de la science de la nature aux XVIe et XVIIe siècles résident en ceci, que tous les chercheurs d’alors étaient philosophes ; ils comprenaient qu’il n’y a pas de purs faits, mais qu’un fait n’est ce qu’il est qu’à la lumière du concept qui le fonde et selon l’ampleur d’une telle fondation. En revanche, la caractéristique du positivisme dans lequel nous nous trouvons depuis plusieurs décennies, et aujourd’hui plus que jamais, est qu’il prétend se tirer d’affaire avec des faits, ou d’autres faits nouveaux, tandis que les concepts seraient de simples expédients dont on a besoin à l’occasion, mais avec lesquels on ne doit pas s’engager trop loin, car ce serait de la philosophie. » (Qu’est-ce qu’une chose ?)


A la suite de son expérience mystique de 1654, Blaise Pascal renonça complètement aux mathématiques. Peut-être avait-il senti que « deux et deux font quatre » n’est pas un jeu innocent, que les mathématiques sont tout sauf "neutres". Mais ça, Thomas Durand ne peut le concevoir, lui qui regrette que les travaux scientifiques de Pascal furent "tronqués" par sa crise mystique (p.153). Pour l’auteur de Dieu, la contre-enquête, une authentique expérience spirituelle aurait probablement consisté en la révélation surnaturelle de quelque loi scientifique inconnue de l’humanité. Peut-être a-t-il perdu de vue que la science ne transcende pas le sujet connaissant.


Il ne faut pourtant pas désespérer. Après tout, rien ne rend plus manifeste les limites de la science que l’avis d’un docteur en biologie sur le problème de l’existence de Dieu.

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le 7 sept. 2022

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