Discours de la servitude volontaire par Stavroguiness

A l'époque, la coutume voulait qu'on agrémente ses livres de beaucoup d'exemples liés à l'Antiquité, humanisme oblige. C'est là le seul défaut du livre : beaucoup d'exemples, à tel point parfois que l'auteur perd le fil de son propos. Mais il suffit de s'accrocher un tout petit peu pour être témoin du tour de force opéré par La Boétie, qui lorsqu'il a écrit ses lignes n'avait que dix-huit ans.

Il parvient tout simplement à nous mettre du baume à coeur. A nous rappeler qu'il pourrait en être autrement, si tout le monde le voulait. Historiquement, affirmer la puissance du peuple et nier les fondamentaux de la hiérarchie, c'est puissant. Mais il suffit d'un tout petit peu de travail pour lier ça au contexte actuel, et hop on est touché.
Sans définir ce qu'est la liberté, sans précisément expliquer comment on s'y prendrait, La Boétie nous rappelle que les tyrans ne sont puissants que parce qu'on leur laisse le champ libre, et qu'il ne faut pas prendre la liberté de force, il faut simplement vouloir être libre, et que ce qui nous en empêche, ce sont l'habitude et l'amour du confort que nous procurent les dirigeants pour nous endormir.

Pas beaucoup de profondeur donc, mais beaucoup de générosité et d'érudition pour un jeune homme de son âge. Un livre citoyen, à mon sens, et qu'il ne coûte rien de lire puisqu'il est très court et disponible sur Wikisource.