Guido Morselli est un écrivain maudit, tristement ignoré de son vivant. Après l'ultime échec de son dernier livre, Dissipatio HG, il se suicide.
Ce livre parle d'ailleurs d'un écrivain qui a l'intention de se suicider, se ravise en dernière minute, puis se rend compte que l'humanité a entièrement disparu. J'avais beaucoup aimé l'idée. J'étais d'autant plus enthousiaste que le bandeau du livre (sur la nouvelle traduction de 2022, disait que "Morselli s'impose comme un cousin grognon de Houellebecq". Le Magazine Lire s'est également fendu une page complète avec la note maximale (5 étoiles, ce qu'il faut pour 1% des livres critiqués environ) et n'a pas hésité à parler de chef d'oeuvre"foudroyant". Vu que j'aime les scenarios de fin du monde, que j'adore Houellebecq et que j'ai plutôt confiance dans les notations du magazine Lire, j'y suis allé les yeux fermés.
Pour tout dire, j'ai trouvé ça décevant. Cet homme donc se retrouve seul au Monde et tout ce qu'il fait me paraît complètement incongru et improbable. Comme faire une sculpture géante faites de téléviseurs, de fauteuils (un cénotaphe, une métaphore donc). Comme philosopher en permance sur des thèmes millénaires comme "qui suis-je" ou "l'autre existe t-il". Comme aller s'enfermer dans un wagon pour aller tester l'ascèse et le renoncement.
Bref, au final j'ai trouvé ça plutôt mal structuré et pas vraiment convaincant.