Aaaaah.... les Giants....
--- Attention, contient des spoilers sur la première moitié du bouquin ---
Voilà donc la fin de l'histoire de Tris et Tobias, qui vont enfin s'enfuir de Chicago pour découvrir ce qui se cache au delà des murs de la ville. On reprend directement après la fin du deuxième tome, même si j'ai oublié comment ce deuxième tome se termine et que j'ai des trous de mémoire sur le début du troisième. Et pourtant je l'ai commencé il y a quinze jours à peine. Mais bon. Nos héros vont sortir de Chicago, et rencontrer le Bureau, qui est en partie responsable de ce qui se passe à l'intérieur de la ville, des factions, et de manière générale, du merdier ambiant en ville.
Que dire sur la fin de cette trilogie... Déjà, il n'y a pas des masses d'action. Et ce n'est pas lié au bouquin, mais c'est vraiment ridicule de vouloir découper ce tome en deux films.... Raison de plus de boycotter ce truc au cinoche. Mais refermons la parenthèse, et retournons au bouquin. C'est un défaut récurrent de cette auteure, mais elle adore les blablas, les conversations... Tous les personnages passent énormément de temps à faire des plans (qu'ils ne vont pas tenir au final), à réfléchir à leurs sentiments, à parler de leurs sentiments, mais il ne se passe pas grand chose (à part les bisous, voir plus bas).
Cependant, l'histoire est cohérente, l'explication de l'existence de la ville, tout ce qui entoure le Bureau et ses motivations, tout cela est tout à fait logique, et fournit une bonne justification à la dystopie décrite dans ces romans. Leurs motivations ont du sens, et même si les actions passées (et l'Histoire de ce monde) peuvent sembler extrêmes, tout colle bien à l'univers.
Les personnages, eux, sont toujours aussi plats et peu attachants. Ils ne montrent que rarement leur humanité (ou leur inhumanité pour les vrais méchants), et ils manquent clairement de background pour les étoffer (et donc pour s'y attacher ou pour que le spectateur essaie de les comprendre). Et comme dans les titres précédents, ils ont la sale habitude de retourner leur veste en un clin d'oeil, sans que rien ne le laisse présager, ce qui donne des rebondissements légèrement capillotractés.
Le style d'écriture est toujours aussi simple, peut-être un peu moins (j'ai cru déceler davantage de mots compliqués... ok je sors). Le point de vue change, cependant, pour alterner entre Tris et Tobias, ce qui peut sembler étrange au départ, mais qui prend tout son sens à la fin. Donc un bon point pour ce choix (certes un peu forcé) d'écriture.
Par contre, pour rester dans le style d'écriture, les scènes de "bisous" sont juste interminables, répétitives, et beucoup trop récurrentes. On comprend que les deux héros n'ont qu'une seule envie, c'est de sauter l'un sur l'autre, mais là, on croirait à deux lycéens en pleine puberté, aux hormones en ébullition; pas deux jeunes personnes qui ont plus ou moins l'avenir du monde sur leurs épaules. Et puis c'est chiant à lire, comme je l'avais indiqué dans la critique d'un précédent tome, on a l'impression de lire le journal intime d'une gamine de 15 ans. Du coup, on passe des pages et des pages à lire comment elle l'embrasse légèrement sur la bouche, puis elle ouvre la bouche, puis il se laisse faire et la serre un peu plus contre elle.... C'est super lourd....
Autre petit défaut, ou alors j'ai raté un truc (petit spoiler au passage) : le Bureau conserve une sorte d'arbre généralogique de certaines familles de Chicago, remontant à de lointaines générations, avec personne par personne, la faction d'où elle vient, la faction choisie lors du "test" à 17 ans, et un rond à coté si la personne est divergente. Pour quelqu'un venant des Altruistes qui a choisi les Guerriers, ça donne AD (en anglais Abnegation et Dauntless). Sauf qu'en anglais toujours, deux factions ont la même initiale : Abnegation et Amity. Du coup, si j'ai AD à coté de mon nom, comment le Bureau fait pour savoir si je viens d'Abnegation ou d'Amity ? J'ai raté un truc ou c'est juste débile ?
Et pour finir, parlons un peu de la fin (je ne parle pas de la dernière scène d'action, mais ce qui en découle). La fin est super loooongue. Elle s'étire sur des pages et des pages, pour répéter encore et encore des banalités sur des sentiments d'une évidence telle qu'on ne comprend pas comment on peut faire traîner ces descriptions pendant plus de trois pages. Et c'est même pas émouvant, au contraire : c'est tellement étiré qu'on en a marre au bout de cinq pages et qu'on a plus qu'une envie : que le bouquin se termine. Sauf qu'il ne se termine pas, et qu'on a droit à un épilogue un peut longuet aussi, qui offre une sorte de happy-end à l'histoire. Mais cet épilogue n'était pas vraiment utile non plus, et je pense que l'histoire aurait été mieux servie par laisser un peu de mystère concernant l'avenir de Chicago et des protagonistes.