Amour, mort et fatalité : une fresque

Lu en anglais, d'une très épurée et efficace écriture, on a pourtant du mal à se sentir concerné par cette histoire. Il y a quelque chose de trop artificiel et rationnel dans les situations et la succession des chapitres pour se sentir atteint par un souffle que Greene essaye de donner à l'histoire. Quelque part, et au risque de me faire incendier, on sent que Marc Lévy s'inspire de Greene dans son "Et si c'était vrai", mais sans talent. Les relations entre personnages manquent de finesse et tombent vite dans le caricatural, et on arrive pas à les sauver en se persuadant que c'est ce que Greene entend transmettre. Si Greene est bel et bien un maître, il a ici fait une petite oeuvre très "middle class" du dimanche, pour reprendre une expression de Woody Allen. Alors peut-être suis-je un peu ingrat envers sa modestie, mais ce livre est comme un gâteau qui a tous les ingrédients pour être excellent, et finalement ne monte pas dans le four. Ca reste bien évidemment très lisible, surtout que l'anglais y est relativement simple, donc tout dépend du public qui le prendra entre ses mains. Bon point, cependant, qui est que les questions posées par le comportement des personnages, elles, sont d'intérêt si on veut les réfléchir.