Doctor Who: Harvest of Time par Kwack
Premier roman original que je lis mettant en scène le troisième Doctor (qui est aussi mon préféré) et c'est une réussite absolue !
On sent bien que l'on a affaire ici à un écrivain qui est avant tout un fan et qui maîtrise parfaitement ses personnages et leur personnalité.
Nous retrouvons donc ici le Doctor dans sa période UNIT et dans toute sa splendeur pour lutter contre une menace qui pourrait bien se révéler fatale pour la Terre et ses habitants.
Tous les personnages emblématiques de cette période sont retrouvés, que ça soit Le Brig', Mike Yate, Jo ou, et surtout, le Master (dans sa version Delgado of course -la meilleure, si vous voulez mon avis ^^)
Nous avons ici une relation Master / Doctor approfondie et qui se place autant dans le moment de l'histoire mais fait également à plusieurs reprises directement référence à leur époque Gallifreyenne et à leur jeunesse.
on se rend compte du respect mutuel (enfin, surtout de la part du Doctor) et tandis que dans la série, bien que le Master a la classe et est présenté comme un génie maléfique, on prend conscience ici de ses compétences intellectuelles qui, dans un sens, sont supérieures à celles du Doctor. Lequel le sait et a d'autant plus de considérations pour le Master à ce propos.
Les personnages sont bien cernés.
Notons aussi que Jo Grant est très bien rendue ici. Elle fait preuve d'initiatives, d'intelligence et je l'ai beaucoup plus appréciée que dans la série (ou je la trouve un peu trop soumise, un peu trop victime). C'est certainement le fait que dans le livre, on peut réellement voir les choses de son point de vue en suivant ses réflexions et ses opinions, sa sensibilités. Elle se place dans cet univers contrôlés par des hommes et fait entendre sa voix du mieux qu'elle le peut.
On capte aussi son sentiment vis-à-vis du Doctor, le fait qu'elle se sente si petite à côté mais qu'elle sache savourer la chance qu'elle possède de participer et de voir un tant soit peu de son univers.
L'histoire en elle-même est bien ficelée. Les Silds sont une menace plausible avec son sentiment inextricable et véhiculé par le constat qu'en fait le Doctor qu'on ne peut pas s'en sortir et qu'au final, on ne peut que finir annihilé.
Le Master bien entendu est magistral et, outre ce que j'ai déjà dit sur son intellect, j'aime à quel point sa dualité bien/mal interne est présente dans l'histoire. On le voit en effet un nombre assez important de fois virer sa cutille soudainement durant les évènements afin d'aider ou trahir le Doctor.
Et il en prend aussi pas mal plein la tronche, faut le dire.
Et c'est d'ailleurs dans ces moments où le Master en prend plein la gueule et est en position de faiblesse que l'on peut apprécier la relation qu'il a encore avec le Doctor et le fait que ce dernier n'arrive jamais à l'abandonner à son sort et qu'il l'estime finalement beaucoup. Avec en bonus bien entendu ce seul moment où le Doctor n'écoute pas le Master et qui se révèle le moment le plus important où il aurait dû le faire; nous laissant entr'appercevoir une esquisse de ce qu'aurait pu être le Master sans l'influence de son côté maléfique. C'était vraiment très bien venu de la part de l'auteur
Bref, j'ai plus qu'apprécié cet ouvrage et ça me fait dire que, décidément, plus d'histoires originales avec Three devraient être écrites !
Et si monsieur Reynolds veut encore se dévouer pour tenir la plume, je n'en serai que d'autant plus ravie tant il maîtrise son sujet !
(n'empêche qu'on ne m'ôtera pas de l'idée que le vaisseau sur la couverture ressemble à un gros pénis…)