Après les aventures de Merryvère la monte-en-l'air puis de Tristabelle la fatale gorgone, voici le tour de Dolorine, la cadette des sœurs Carmine, qui va tenter de survivre à son tour dans l'univers pétri de "sombritude" de Grisaille.
Tandis que la jeune fille se retrouve dans un pensionnat où la directrice, l'enseignante et le personnel du lieu paraissent dissimuler d'inavouables secrets, monsieur Nyx, la peluche chaussette de la jouvencelle, semble devenu muette. Que se passe t'il donc dans cet établissement situé bien loin de la capitale enfiévrée ? Les camarades de Dolorine s'avèrent tout aussi fourbes que leurs géniteurs, dignes représentants des huit maisons qui dominent la cité grise. Dans cette dernière se fomentent d'ailleurs bien des complots ourdis en catimini par de retors personnages. Entre celle qui convoite le trône en coulisses et les rapiécés touchés par l'étincelle ectoplasmique, il y a fort à parier que le chaos va épanouir ses tentacules gluants dans ces ruelles sordides.
Dans un style qu'Ariel Holzl parvient à adapter à ce nouveau personnage principal bien juvénile, le récit souffre des mêmes défauts que ses prédécesseurs, à savoir une mise en place un peu longue mais il bénéficie des mêmes qualités. Outre une ambiance "burtonienne" toujours bienvenue, les interprétations langagières erronées de Dolorine amuseront le lecteur et les rebondissements scénaristiques ne manqueront pas.
La fin se termine un peu abruptement, à la façon d'un conte de fées... les cafards en plus.