J'ai lu le tome I au cour de l'été dernier. J'écrit donc ceci six mois après ma lecture. Que dire ? Si c'est n'est pas que j'ai adoré autant me taire de suite. Y sont traités des thèmes comme la folie, le dogme religieux, ou bien encore des relations amoureuses rendues pathétiques dans une société qui les déformes, etc, etc... Don Quichotte, l'ingénieux hidalgo, ce chevalier à la triste figure se donne la tache de sauver les faibles, de défendre l'honneur mais aussi l'amour, qu'il soit pour Dulcinée ou bien celui entre deux jeunes gens.
Vous l'aurez compris un tel personnage ne peut être qu'anachronique dans le réalisme politique qui déferle sur l'Europe des rois et des seigneurs chrétiens du XVIème siècle et XVIIème siècle. Si Charles Quint (1500-1558) peut encore être considéré comme un roi chevalier, les autres seigneurs qui le côtoient, comme François Ier, ou qui lui succèdent ne pratiquent plus que la "realpolitik". Don Quichotte, qui se fit aveuglement à ses lectures, ne comprend pas que l'honneur et le sang bleu des nobles, au sens chevaleresque du terme, ne sont plus que des affabulations bonnes pour le bûché, selon les goûts du prêtre local.
Notre héro sur son destrier Rossinante et avec son fidèle écuyer Sancho Pansa quitte alors leur village de la région de la Mancha au centre du royaume d'Espagne. Ce royaume d'Espagne déjà fatiguée, usée et croulant sous son propre poids. Don Quichotte voit et entend ce qu'il veut. Ainsi ce ne sont pas des moulins à vent qu'il attaque, mais bien des géants, qui, dans la dernière seconde avant le coup de lance fatal du chevalier, sont transformés en ces dit moulins par un mauvais enchanteur. Rien ne pourrait lui faire entendre raison. Mais je puis noter, qu'après lecture, notre chevalier à la triste figure est surement le moins fou des personnages du roman. Pour la simple et bonne raison qu'il ne fait, ni ne cherche, aucun mal. Il ne veut que le souverain bien. Et c'est bien le seul qui y parviendrait si l'on ne déniait pas ses discours.