Tourner en rond dans la Manche

Au début Don Quichotte (ou plutôt "L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche"...va trouver ton bouquin sur senscritique avec ça) c'est drôle. Sans se tenir les côtes de rire force est de constater que le livre de Cervantes fait sourire. Les pauvres Sancho et Don Quichotte enchainent les folles péripéties et situations improbables. C'est une bonne grosse farce parfois bien grasse mais sympa. Don Quichotte est un bel exemple de psychose délirante.
Malheureusement assez vite tout ça tourne en rond et ça devient systématique. Dès que le duo rencontre quelqu'un ça vire à la baston (Don Quichotte le prenant pour un énième ennemi) et il se retrouve en sang ou les os en miettes.
A ces répétitions de délires s'ajoutent celles des récits des personnages secondaires. A partir de la deuxième moitié du livre chaque jeune homme ou jeune femme rencontré a une histoire chiante à raconter. Et pendant des pages et des pages on se farcit un récit à l'eau de rose calqué sur le même modèle : un jeune homme/jeune femme à l'amour contrarié s'enfuit de chez lui/chez elle pour errer à la campagne à ou l'étranger. Et plus on avance dans le livre et plus ce systématisme se renforce (et "gnagnagna c'est la plus jolie femme que la Terre ait porté"...). Le pire étant le passage dans l'auberge (le deuxième) qui tient sur deux cents putains de pages où on enchaine les histoires casse couilles, notamment celle du "curieux malavisé". C'est insupportable! Cervantès s'y perd totalement avant d'enfin faire ressortir toute la troupe de l'auberge et nous resservir un peu de délire. Mais à ce stade il a déjà réussi à nous fatiguer de Don Quichotte et de sa folie.
J'ai été vraiment déçu par ce livre sur sa longueur (près de 700 pages en poche!). Au départ on est optimiste à la fin ça devient interminable. J'ai même failli lâcher la lecture lors du passage dans l'auberge. En revanche c'est assez joliment écrit et il y a, au début en tout cas, un côté satire politico-religieuse intéressante (même si ensuite l'auteur semble retourner sa veste).
Je ne lirai pas le second tome.