Pour ceux qui n'auraient pas encore compris, après La couleur pourpre ou Django Unchained, l'esclavage, c'était pas une sinécure. Et ça n'est pas ce film éprouvant qui va redorer le blason des états du Sud, car il enfonce le clou (métaphore christique tout à fait appropriée) lourdement, à grands coups d'injustices à vous retourner l'estomac et de fouet. Pour les débutants en barbarie, la mèche du fouet produit un petit claquement sec au moment où son extrémité franchit le mur du son, et un seul coup peut entamer si profondément les chairs qu'il lui est possible de mettre à l'air une vertèbre. Je le savais avant de voir le film, je n'avais guère besoin de démonstration appuyée... Cela dit, on ne peut pas reprocher au film de ne pas faire œuvre didactique. Ou de ne pas prendre aux tripes. La reconstitution est soignée et les acteurs parfaits. On s'en tire avec deux heures de calvaire au compteur, dignes des meilleurs moments de La liste de Schindler, pour rapprocher deux réalités finalement pas si éloignées l'une de l'autre, au lieu de 12 ans... Nous sommes de petits veinards.